Le constructeur automobile Stellantis, né de la fusion entre Fiat Chrysler et Peugeot SA, a vu son chiffre d’affaires chuter de manière significative au troisième trimestre 2024. En effet, ses revenus ont atteint 33 milliards d’euros, contre 45,1 milliards d’euros l’année précédente, soit une baisse de 27%.
Cette diminution s’explique en grande partie par la baisse des ventes en Amérique du Nord et la nécessité de réduire les stocks dans cette région.
Stellantis a été particulièrement affecté par une chute des volumes de vente de 21% sur la période, entraînant une perte de 9,7 milliards d’euros de chiffre d’affaires. En outre, le groupe a dû ralentir l’augmentation des prix, avec un impact négatif de 1,3 milliard d’euros sur ses revenus, après plusieurs années de hausse continue des tarifs.
L’Amérique du Nord, traditionnellement la plus grande région de Stellantis, a été fortement touchée avec une baisse des livraisons de 36% et une diminution des revenus de 42%. Les niveaux de stocks élevés ont contraint le constructeur à ajuster ses prix pour relancer les ventes, tandis que ses concurrents, comme General Motors, présentent des stocks plus maîtrisés avec un niveau de 68 jours contre 90 jours pour Stellantis.
Ces difficultés ont conduit à une révision à la baisse des objectifs financiers du groupe, ternissant davantage sa position sur les marchés financiers. Pour la première fois, les revenus de Stellantis en Amérique du Nord (12,4 milliards d’euros) sont inférieurs à ceux de l’Europe (12,5 milliards d’euros) au cours de ce trimestre.
Malgré les défis rencontrés, Doug Ostermann, le directeur financier de Stellantis, se veut rassurant quant aux progrès réalisés. Il a salué les efforts pour résoudre les problèmes opérationnels, notamment en matière de réduction des stocks aux États-Unis. Depuis fin juin, les stocks chez les concessionnaires américains ont été réduits de 80 000 unités et devraient atteindre une réduction totale de 100 000 unités d’ici fin novembre.
Malgré la baisse des revenus, Stellantis a maintenu ses prévisions pour 2024, fixées en septembre dernier. Le groupe prévoit une marge opérationnelle entre 5,5% et 7% et un flux de trésorerie disponible industriel compris entre -5 et -10 milliards d’euros.
À la Bourse de Paris, l’action Stellantis a légèrement progressé (+0,9%) après ces annonces. Les analystes de Bernstein notent que les résultats sont conformes aux prévisions révisées, bien que le prix de transaction moyen en Amérique du Nord soit inférieur de 6% aux attentes. De son côté, la Royal Bank of Canada souligne que, bien que les revenus nord-américains aient déçu, les performances en Europe ont dépassé les prévisions de 13,2%.
En somme, Stellantis se trouve dans une phase de transition complexe, avec des défis majeurs sur le marché nord-américain. Cependant, le groupe semble déterminé à ajuster sa stratégie pour atteindre ses objectifs de fin d’année et rétablir son équilibre financier.
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