L’Algérie, avec ses 77 barrages dédiés à l’eau potable et à l’irrigation (le pays a abandonné la production électrique à partir des barrages), est la championne d’Afrique en la matière. Mais voilà, ces ouvrages ne servent pas à grand-chose s’il ne pleut pas assez, ce qui est le cas actuellement. Le taux moyen de remplissage des barrages du pays monte péniblement à 30%. Mais quand on a les coffres pleins, ce qui est le cas d’Alger, le stress hydrique qui affole le voisinage – la Tunisie et le Maroc surtout – devient un non-événement.
Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a dit son mot hier dimanche 8 janvier, lors de la réunion du Conseil des ministres : il a donné pour instruction l’établissement d'”un plan pour la généralisation des stations de dessalement d’eau de mer tout le long de la bande côtière», rapporte Algérie 360°.
A noter que le littoral algérien en compte déjà 21, elles pèsent 17% dans le total de l’eau consommée en Algérie et approvisionnent 6 millions de personnes avec un volume global de 2,6 millions m3/jour. 7 autres ouvrages de ce type sont en cours de construction et la cadence va monter dans les mois et années à venir, comme l’exige Tebboune, l’eau étant déjà la problématique numéro 1, que dire du futur…
«Aujourd’hui, nous sommes en mesure de réaliser ces stations avec nos propres moyens», a tonné fièrement le président algérien. «La conjugaison des efforts permettra de libérer l’Algérie des problèmes d’approvisionnement en eau potable», a-t-il ajouté. Pour y arriver, il a appelé à «poursuivre le développement de la qualité de la formation à travers des partenariats avec des instituts et des universités de renommée internationale en vue d’échanger les expertises en matière de dessalement de l’eau de mer».
A noter que le chef de l’Etat algérien a fixé le cap dès juin 2022, quand il a fait une descente dans la wilaya d’Oran pour y poser la première pierre de la station de Cap Blanc. Il a demandé à ses ministres de «mobiliser les services de l’Intérieur, des Ressources en eau, de l’Agriculture, de l’Industrie et de l’Environnement en vue de mettre en place une politique permettant d’économiser l’eau à l’échelle nationale et de préserver la richesse hydrique souterraine du pays».
La directive est la suivante : relancer et “achever l’ensemble des projets de stations d’épuration des eaux usées au niveau des différentes wilayas afin de les utiliser dans l’irrigation en lieu et place des eaux souterraines». En attendant que le pays soit complètement tiré d’affaire, il demande la plus extrême sévérité pour ceux qui exploitent illégalement les nappes phréatiques pour irriguer leurs cultures. Il exige que la police des eaux soit déployée pour “contrôler les champs d’utilisation des eaux dans tous les domaines et de lutter contre le gaspillage partout dans le pays».
Par ailleurs Tebboune a souligné la «nécessité de créer des startups spécialisées dans les techniques d’exploitation des eaux usées». Ils ont pour mission de mettre au point des solutions technologiques dans le sens de l’économie d’eau à grande échelle et de la sécurité hydrique.
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