Le ministre de l’Economie et de la Planification, Samir Saïed, a dit des tas de choses devant le micro de Mosaïque FM ce vendredi 2 juin. Mais nous ce qu’on a surtout retenu c’est le tangage manifeste des autorités dans leurs dernières sorties, comme si elles entretenaient sciemment le flou artistique sur leurs vraies intentions. “Quand c’est flou, c’est qu’il y a un loup“, avait dit l’ancienne ministre française Martine Aubry…
D’abord les confidences de Samir Saïed sur les pourparlers avec le FMI. Le ministre a déclaré qu’il n’y a rien de nouveau sous le soleil. Son collègue aux Affaires étrangères, Nabil Ammar, a dit que les canaux du dialogue avec l’institution internationale ne sont pas rompus. Peut-être, mais le fait est que les discussions n’avancent pas d’un iota, dixit Saïed.
Pourtant il ajoute que les réformes – les mêmes qu’exige le FMI – suivent leur cours pour faire baisser l’endettement et convaincre le principal bailleur de décaisser le financement. Il n’a pas évoqué formellement le paquet de 1,9 milliard de dollars mais tout le monde aura compris qu’il s’agit bien de ça…
Et puis de quelles réformes il parle précisément ? On n’a rien vu de notable jusqu’ici, ni dans un sens ni dans un autre. On avait même cru que l’exécutif tunisien avait fait le deuil des sous du FMI et s’était résolu à compter sur les maigres ressources du pays et ses forces vives. Et là on nous dit que le prêt du FMI est encore d’actualité. Peut-être que le fait que la Chine ait ramené la Tunisie à la raison en lui montrant la route vers Washington y est pour quelque chose.
Toujours est-il que la posture du gouvernement tunisien est tout sauf lisible. On n’y comprend rien. Encore plus énigmatique la sortie de Samir Saïed sur la compensation, sur la même radio, le même jour : “l’Etat s’est engagé à faire en sorte que la levée des subventions n’impacte pas les personnes aux faibles revenus“…
Ah bon ?! La levée des subventions est encore d’actualité ?! Alors qu’on avait cru que le président de la République, Kais Saied, a clairement dit hier face à la cheffe du gouvernement qu’il est plus judicieux de maintenir en l’état les subventions et de taper dans les poches des riches pour justement soulager les masses et s’éviter les tourments des diktats étrangers.
De toute évidence l’exécutif tunisien devra éclairer les lanternes des citoyens, et ceux des partenaires étrangers également si Tunis veut se donner une chance de rester dans les petits papiers des investisseurs, très courtisés par les voisins, le Maroc surtout, talonné par l’Algérie depuis que Abdelmadjid Tebboune est aux manettes.
Que se passe-t-il en Tunisie?
Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!
Commentaires