Economie

SUEZ et l’ONAS signent le premier partenariat public-privé dans le secteur de l’eau en Tunisie

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L’Office National de l’Assainissement (ONAS) confie à SUEZ et à ses partenaires, Segor, groupe SCET et BIAT1, l’exploitation du service public de l’assainissement collectif des gouvernorats de Sfax, Gabès, Médenine et Tataouine, selon un communiqué récent du groupe français. Il s’agit, ainsi, selon SUEZ, du premier partenariat public-privé dans le secteur de l’eau en Tunisie.

Le financement de ce contrat de concession, d’une durée de 10 ans et d’un montant total de 200 M€, sera assuré d’une part par la Banque Mondiale, s’agissant des travaux de réhabilitation et d’extension des infrastructures, et d’autre part par l’Etat tunisien, pour l’exploitation et la maintenance de ces infrastructures.

Détails de la concession

On indique, à cet égard, que dans le cadre du développement économique et social du sud de la Tunisie, et la volonté de faire face aux défis environnementaux, SUEZ et ses partenaires ont été choisis pour assurer les services d’assainissement des eaux usées des 960 000 habitants des gouvernorats de Sfax, Gabès, Médenine et Tataouine.

Le contrat comprend, par ailleurs, l’exploitation et la maintenance des infrastructures. Celles-ci se composent de 14 stations d’épuration d’eaux usées, 106 stations de pompage et 1 900 km de réseau d’assainissement, dont la capacité de traitement s’élève à 39 millions de m3/an.

Il prévoit également la réhabilitation des stations d’épuration des eaux usées existantes ainsi que la réalisation de travaux complémentaires qui permettront la réutilisation des eaux usées pour l’agriculture, grâce à l’emploi de procédés tertiaires de traitement de l’eau tels que les UV et l’élimination du phosphore.

Risques de la marchandisation du secteur de l’eau

Notons que l’Observatoire Tunisien de l’Eau (OTE) a rappelé dans un rapport paru récemment et intitulé « Politique de l’eau : le nouveau code des eaux saura-t-il répondre à la crise de l’eau en Tunisie ? » que le projet du nouveau code tunisien des eaux doit disposer clairement que les services liés à l’eau ne sont pas susceptibles de faire l’objet de PPP et que l’eau doit être considérée comme un bien public et non comme un service public ou une marchandise.

L’OTE a demandé la protection du droit de l’accès à l’eau à travers un article excluant le service de l’eau des contrats PPP qui sont loin de représenter un partenariat idéal et qui peuvent comporter un certain nombre de dangers, et ce, d’autant plus pour un bien public aussi sensible que l’eau.

En effet, d’après l’observatoire, les PPP qui sont le plus souvent présentés comme une solution à l’endettement de l’Etat tout en permettant de développer des infrastructures, sont en fait considérés comme un endettement dissimulé.

L’endettement est en réalité reporté sur le moyen et long terme, portant le poids budgétaire sur les générations à venir.

Pire, en Tunisie, l’OTE précise qu’avec l’ONAS et la SONEDE déjà lourdement endettés, les PPP risquent fortement d’alourdir ce poids.  Dans le cas du dessalement, la facture peut revenir très chère pour le citoyen, mais particulièrement pour la SONEDE. 

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Publié par
Mohamed Ben Abderrazek