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Syrie : L’après-Assad s’écrit déjà, le gouvernement de transition a un Chef, un ingénieur qui a fait ses preuves

Syrie : L’après-Assad s’écrit déjà, le gouvernement de transition a un Chef, un ingénieur qui a fait ses preuves

Le principal groupe rebelle syrien, Hayat Tahrir al-Sham (HTS), a déjà l’expérience de la direction des affaires publiques, à Idleb, au nord-ouest de la Syrie. Bon, l’expérience islamiste reste très particulière (regardez les Talibans en Afghanistan), mais pour gérer un pays fragmenté comme la Syrie c’est un début. Les autres étages de la fusée viendront au fil du temps… Enfin, il faut l’espérer sinon la nation finira en confettis, comme la Libye, le Liban, l’Irak, etc. Mohammad al-Bachir pilotait le “Gouvernement du salut” à Idleb. Manifestement il a suffisamment fait ses preuves pour que le patron du HTS, Abou Mohammad al-Jolani, lui confie les rênes du gouvernement de transition de la Syrie.

L’homme, un ingénieur de 41 ans, a été nommé ce mardi 10 décembre et aura la tâche titanesque de remettre sur les rails, même à minima, un pays martyrisé par 13 années d’une guerre fratricide qui s’est soldée par un demi-million de morts. Al-Bachir est né à Jabal al-Zawiya, dans la province d’Idleb, d’où est parti le coup de grâce sur le château de cartes de Bachar al-Assad.

A part les habitants de sa région les Syriens ne connaissaient pas bien le nouveau chef du gouvernement, il deviendra très vite le responsable le plus en vue du pays. Il a fait ses études à l’université d’Alep, d’abord une formation d’ingénieur électrique et électronique ensuite le droit civil et islamique à l’université d’Idleb, d’après sa biographie.

Il a fait un passage à la Compagnie nationale syrienne du gaz puis a bifurqué vers l’administration rebelle à Idleb ; au départ il est ministre du Développement ensuite il est propulsé chef du “Gouvernement du salut” en janvier 2023. Monté en 2017 dans l’enclave d’Idleb pour gérer de manière autonome des populations privées du soutien de Damas, le gouvernement autoproclamé avait ses propres ministères, départements administratifs, autorités judiciaires et de sécurité.

L’expérience a même gagné Alep, la deuxième ville de Syrie et première grande agglomération conquise par les rebelles après leur offensive fulgurante. Mais passer de 5 millions de personnes à la gestion de plusieurs dizaines de millions ne va pas de soi. Et puis il faut composer avec les autres groupes rebelles, qui eux aussi veulent jouer les premiers rôles. Donc l’affaire sera kafkaïenne.

Les Syriens ont vu al-Bachir dans ses nouveaux habits hier lundi, fini l’accoutrement guerrier, il l’a troqué contre un costume cravate, mais la barbe est restée, faut pas pousser quand même. Le chef du gouvernement de transition était aux côtés d’al-Jolani quand il conversait avec l’ex-Premier ministre Mohammed al-Jalali pour “coordonner la transition du pouvoir“…

Le chef rebelle a vanté l’expérience acculée par les autorités locales d’Idleb, mais il a  admis que le nouveau gouvernement devra compter sur des agents et cadres expérimentés qui servaient dans l’administration sortante. La preuve encore une fois que les islamistes sont pragmatiques et que leur soulèvement n’est pas un feu de paille, ils veulent durer au pouvoir. Comment et avec quoi ? C’est toute la question.

 

 

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