L’épreuve du pouvoir, déjà… Les nouveaux maîtres de la Syrie ont leur premier dossier : l’invasion par Israël de la zone tampon du Golan, au sud-ouest de la Syrie, à la bordure avec la partie de ce plateau occupée par Israël depuis la guerre israélo-arabe de 1967. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui a clamé sa participation – il soutient qu’il a affaibli l’Iran et le Hezbollah – à la chute de Bachar al-Assad, a annoncé ce dimanche 8 décembre avoir ordonné à son armée de «prendre le contrôle» de la zone démilitarisée. Encore plus de terres arrachées, volées, occupées illégalement, après avoir siphonné la Cisjordanie.
On dira que c’est le trophée de guerre que s’offre Tel-Aviv pour sa prétendue participation active à la «libération de la Syrie», une fable à laquelle évidemment personne ne croit, Netanyahu, plus que n’importe quel autre dirigeant de la planète, n’a pas d’ami, il n’a que des intérêts. Donc désormais Israël est assis aussi sur des «positions stratégiques adjacentes», a annoncé Netanyahu depuis le nord-est du Golan occupé et un point d’observation qui a l’œil sur tout cet espace.
L’Etat hébreu a officiellement annexé en 1981 le plateau du Golan, une prise contestée par l’ONU. En 1974 les troupes onusiennes ont été dépêchées dans la zone tampon pour surveiller le cessez-le-feu et surtout pour s’assurer qu’Israël n’avalera pas tout le morceau, comme il le fait aux Palestiniens depuis 1948. Tel-Aviv considère qu’il n’y a plus d’Etat en Syrie depuis la fuite du dictateur et qu’en conséquence l’accord ne tient plus. Netanyahu a argué qu’il «ne permettra à aucune force hostile de s’établir à notre frontière».
Donc le premier grand gagnant de la chute spectaculaire d’al-Assad, après la rébellion islamiste, est le Premier ministre israélien. Et il ne sera pas facile de lui faire lâcher le morceau de terre qu’il vient de mordre…
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