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Syrie : Poutine a imposé sa volonté, Al-Assad renoue avec les Emirats arabes

Syrie : Poutine a imposé sa volonté, Al-Assad renoue avec les Emirats arabes

Le président russe, Vladimir Poutine, faiseur de rois… C’est peut-être la seule casquette qui lui manquait, et qu’il s’est donné lui-même. A coups de bombardements qui firent peu cas du carnage humain – les victimes civiles surtout -, Moscou a fini par imposer sa volonté en Syrie : Maintenir dans son fauteuil celui que beaucoup qualifiaient de “boucher de Damas“, Bachar Al-Assad. Les choses ont tellement repris un semblant de normalité qu’on a aperçu à Damas le ministre des Affaires étrangères des Emirats arabes unis, Abdallah ben Zayed al-Nahyane…

Al-Assad était manifestement ravi de recevoir le chef de la diplomatie émiratie, il faut dire que l’homme fort de la Syrie n’a pas eu une visite de ce niveau depuis le début du conflit sanglant, en 2011. Il se dit que le président syrien et son invité ont parlé des perspectives d’avenir, rapporte France 24. Et qui dit Emirats arabes unis dit Arabie saoudite, son puissant mentor, dit aussi Bahreïn, un autre pays satellite de Riyadh… Bref, le signal est on ne peut plus clair : Damas redevient fréquentable. Certes les Etats-Unis, les protecteurs de l’Arabie saoudite, ont dénoncé le déplacement du ministre émirati, mais c’est une condamnation de principe. C’était juste pour faire bonne figure devant les citoyens américains et les instances internationales des droits de l’Homme que ce voyage pourrait heurter.

Personne n’est dupe : si Abdallah ben Zayed al-Nahyane est allé en Syrie c’est parce qu’il a eu le feu vert de l’Arabie saoudite, donc forcément la bénédiction des USA, même s’ils affichent officiellement leur indignation. Il y a des choses qui se passent dans les salons des chancelleries occidentales et que personne après ne va crier sur les toits…

Il est loin le temps où l’ancien président américain, Barack Obama, menaçait de noyer sous un déluge de bombes Bachar Al-Assad s’il avait la mauvaise idée d’utiliser des armes chimiques. Ces dernières ont été balancées sur des populations civiles, et pas qu’une fois, les Américains n’ont jamais bougé le petit doigt. L’ombre de Poutine en Syrie était sans doute suffisamment effrayante pour dissuader Washington de se lancer dans cette dangereuse aventure. Et puis il y avait aussi le cuisant échec de l’intervention américaine en Irak. Et que dire de la Libye…

On a appris bien après que le président français de l’époque, François Hollande, a téléphone à Obama pour tenter de l’embarquer dans une action armée en Syrie, Washington s’est caché derrière un présumé refus du Congrès américain pour ne jamais se mouiller en Syrie. 10 ans après Al-Assad est toujours là, plus fort que jamais, malgré ses centaines de milliers de victimes. C’est aussi – et surtout – le triomphe absolu de son indéfectible soutien, le “Tsar” russe, Vladimir Poutine…

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