Société

Système de subvention de céréales: Office des céréales, minoteries, boulangeries… : Ce qu’il faut comprendre en un seul graphique

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Les subventions des céréales a fait l’objet d’un important document publié en 2022 par la Banque mondiale. Le document explique en détail le système de subvention de céréales en Tunisie. 

Les boulangeries représentent l’un des importants acteurs le long de la chaîne du système de subvention de céréales dans le pays. Lors de sa rencontre jeudi avec la Cheffe du gouvernement et la ministre des Finances, le chef de l’Etat a axé son discours sur la classification des boulangeries tout en signalant qu’il s’agit là, « d’une opération détournée de lever  la subvention sur le pain et d’attenter à la subsistance du peuple ». 

Comment fonctionne ce système? 

En Tunisie, l’Office des céréales a le monopole de l’importation et de la distribution du blé destiné à la consommation. Il s’approvisionne en blé sur les marchés internationaux (au prix international) et auprès des agriculteurs locaux à un prix fixe, qui est actuellement inférieur au prix international. 

L’Office des céréales répercute la subvention des agriculteurs et des collecteurs sur les transformateurs (minoteries, semouleries) et les subventionne à nouveau en leur vendant le blé à un prix inférieur au prix d’achat de l’Office des céréales auprès des agriculteurs ;  en transférant des liquidités aux transformateurs sur la base des quantités produites. 

Les transformateurs transmettent à leur tour une partie des subventions à d’autres opérateurs responsables d’une deuxième transformation, notamment les boulangeries et les producteurs de pâtes et de couscous. 

Ces transformateurs achètent les produits de la première transformation (par exemple, la farine, la semoule) à un prix fortement subventionné.

Dans le cas des boulangeries, la subvention est tellement importante qu’elles achètent la farine aux minoteries à un prix négatif, c’est-à-dire que non seulement les minoteries paient les boulangeries pour acheter la farine mais aussi que les boulangeries sont subventionnées pour payer leurs inputs (eau, électricité mais aussi la main d’œuvre).

Les boulangeries sont classées en deux types, A et C. Les boulangeries type A fabriquent et commercialisent le gros pain de 400g vendu actuellement à 0,240 D (contre un prix de revient de 0,500 D). 

Les boulangeries de type C sont  spécialisées dans le petit pain (baguette) vendu à 0,190 D  alors que le prix de revient est de 0,315 D. Ces boulangeries sont approvisionnés en farine subventionnée.

Il y a aussi les pâtisseries (Boulangeries modernes) fabriquent et vendent également du pain. Elles achètent la farine à plein tarif à 51 dinars le 100 kg et vendent de la baguette et d’autres pains (pain complet, sans sel, pain de seigle, olives…) à des prix divers. 

Ces pâtisseries fabriquent de la baguette avec de la farine non subventionnée et vendent aussi de la baguette de 150  grammes seulement à 190 millimes.

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Publié par
Mohsen Tiss