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Taïwan : Pelosi a osé là où Biden a flanché, attention à la réaction d’orgueil de Pékin

Taïwan : Pelosi a osé là où Biden a flanché, attention à la réaction d’orgueil de Pékin

Elle a osé. La présidente de la Chambre des représentants américaine, Nancy Pelosi, a fait fi des menaces de la Chine et a posé les pieds à Taïwan, l’île qui empêche Pékin de dormir et qu’il a promis de récupérer, de gré ou de force. Pourtant le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, a dit publiquement qu’il ignorait tout des plans de Pelosi, même le président Joe Biden a flanché face à la Chine en déconseillent à la présidente de la Chambre des représentants de se rendre à Taïwan. Rien n’y a fait, l’inflexible cheffe de file des Démocrates a osé là où ces Messieurs ont reculé…

Nancy Pelosi a atterri ce mardi 2 août à l’aéroport de Songshan, à bord d’un appareil militaire américain. Elle est la première haute responsable américaine à tenter l’aventure depuis son prédécesseur Newt Gingrich, en 1997. Jusqu’au dernier moment elle a entretenu le flou artistique autour de ce voyage, arguant des motifs d’ordre sécuritaire. Beaucoup s’attendaient à ce qu’elle renonce à ce déplacement à haut risque, surtout quand Pékin a clairement dit qu’il allait mobiliser l’armée pour faire “payer” aux Américains une telle provocation. Pelosi a surpris son monde…

Des avions de chasse chinois ont survolé le détroit de Taïwan pour tenter d’intimider l’hôte de marque de Taïwan, peine perdue. Le ministère taïwanais des Affaires étrangères s’est même permis de balancer sur Youtube, en direct, une vidéo retraçant la cérémonie d’accueil. Nancy Pelosi a été reçue en grande pompe par Joseph Wu, le ministre taïwanais des Affaires étrangères. La cheffe des députés américains en a rajouté une louche en déclarant que ce voyage est la preuve du «soutien inconditionnel» des USA…

«La visite de notre délégation à Taïwan honore l’engagement inébranlable de l’Amérique à soutenir la démocratie dynamique de Taïwan. Nos discussions avec les dirigeants de Taïwan réaffirment notre soutien à notre partenaire et promeuvent nos intérêts communs, notamment la promotion d’une région indo-pacifique libre et ouverte», a écrit Nancy Pelosi sur Twitter, rapporte HuffPost

Rappelons que dans un article au vitriol publié par le Washington Post, la démocrate s’était dressée contre les manoeuvres de Pékin pour terroriser l’île et couper les ailes de son économie. Elle avait magnifié le modèle démocratique taïwanais. «Nous ne pouvons pas rester les bras croisés alors que le PCC continue de menacer Taiwan – et la démocratie elle-même. Ce voyage intervient à un moment où le monde est confronté à un choix entre l’autocratie et la démocratie. Alors que la Russie mène sa guerre préméditée et illégale contre l’Ukraine, tuant des milliers d’innocents – même des enfants – il est essentiel que l’Amérique et nos alliés indiquent clairement que nous ne cédons jamais aux autocrates», a écrit la Démocrate.

Pelosi a beau déclarer sur le sol taïwanais que sa visite ne foule pas au pied les relations entre la Chine et les Etats-Unis, il en faudra beaucoup plus pour calmer la colère des Chinois. Peu après le débarquement de la présidente de la Chambre des représentants américaine, Pékin a pointé l’attitude «extrêmement dangereuse» des États-Unis. Le ministre chinois des Affaires a précisé que «la Chine prendra toutes les mesures nécessaires pour sauvegarder sa souveraineté et son intégrité territoriale en réponse à cette visite. Toutes les conséquences qui en découlent doivent être supportées par les États-Unis et les forces séparatistes pour l’indépendance de Taiwan»…

La première réplique ce sont des exercices militaires chinois autour de l’île ce 4 août, et la démonstration de force durera trois jours. Ce seront les deuxièmes manoeuvres militaires en quelques jours, ce qui interroge sur le caractère contre-productif du voyage de Pelosi. Peut-être qu’en agissant de la sorte elle a mis un peu plus en danger Taïwan et précipité une action militaire chinoise que beaucoup disent inéluctable, à commencer par les Chinois eux-mêmes…

En tout cas ce qui est certain c’est que la fierté du président chinois, Xi Jinping, en a pris un sacré coup et il voudra tout faire pour sauver la face aux yeux de son allié de circonstance Vladimir Poutine, aux yeux du monde. La situation dans la région n’a jamais été aussi périlleuse…

 

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