Economie

Taux d’intérêt au 1er semestre 2024 : Impact sur les entreprises et les ménages

Taux d’intérêt au 1er semestre 2024 : Impact sur les entreprises et les ménages

Le ministère des Finances a récemment publié les taux d’intérêt effectifs moyens du premier semestre 2024 pour les diverses catégories de crédits.

Ce rapport met en lumière des coûts de financement en hausse pour plusieurs secteurs, rendant l’accès au crédit plus complexe, tant pour les entreprises que pour les particuliers.

Crédits à court terme : la solution la moins coûteuse

Selon les données officielles, les crédits à court terme (hors découverts) sont restés la source de financement la plus abordable, avec un taux moyen de 10,41%. Cependant, malgré cette légère différence de coût, les entreprises doivent toujours faire face à des difficultés pour accéder à des fonds bon marché, ce qui affecte directement leur capacité à investir.

En comparaison, le taux appliqué aux découverts bancaires a atteint 12,16%, surpassant celui des prêts à moyen (10,67%) et long terme (10,72%). L’affacturage, de son côté, affiche un coût élevé à 12,55%, tandis que le leasing s’impose comme le produit de financement le plus onéreux, avec un taux moyen de 13,68%.

Le crédit-bail est toutefois le seul produit à avoir enregistré une légère baisse, de 15 points de base par rapport au second semestre 2023, tandis que le découvert bancaire a connu la hausse la plus importante, à 0,46%. Cette dynamique s’inscrit dans un contexte où l’inflation, conjuguée à la hausse des coûts de financement, continue de peser sur les entreprises, freinant leur rentabilité et limitant les nouvelles créations d’emplois.

Une demande interne plombée par des taux élevés

Un autre facteur freine la relance économique : la faiblesse de la demande locale. Les crédits à la consommation, à 11,99%, et ceux destinés à l’immobilier, à 11,01%, continuent de subir une hausse significative.

Cette augmentation des taux, respectivement de 16 et 28 points de base par rapport au second semestre 2023, reflète la pression accrue sur les banques, soumises à des conditions de liquidité difficiles. Pour les ménages, ces taux élevés réduisent l’accès au crédit et ralentissent ainsi la consommation intérieure, élément pourtant crucial pour la relance économique.

La combinaison de ces facteurs renforce le climat d’incertitude et d’attentisme, affectant à la fois l’investissement et la demande, moteurs clés de la croissance.

Plafonnement des taux : un filet de sécurité

Afin de contenir la flambée des coûts de financement, des taux d’usure ont été fixés pour le premier semestre 2024. Les banques ne pourront pas dépasser un taux de 16,41% pour les opérations de leasing, 14,38% pour les crédits à la consommation et 15,06% pour l’affacturage. Pour les découverts, le taux est plafonné à 14,59%. Quant aux crédits à court, moyen et long terme, leurs plafonds respectifs ont été fixés à 12,49%, 12,80% et 12,86%.

Toutefois, ces mesures de plafonnement ne suffisent pas à alléger la charge pesant sur les entreprises et les ménages. En dépit de la régulation, la pression sur les taux d’intérêt reste un obstacle majeur pour l’économie tunisienne, à un moment où le pays cherche des solutions pour stimuler la croissance et réduire le chômage.

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