Alors que l’Occident réduit la voilure en Russie en vertu des sanctions internationales, Alger assume ouvertement une posture de non-alignement. Air Algérie a fait savoir ce vendredi 12 août, à travers un communiqué, qu’elle va étoffer ses vols vers la capitale russe, Moscou. Un jalon de plus dans le mouvement vers les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), annoncé publiquement par le président de la République, Abdelmajid Tebboune…
La compagnie aérienne nationale, qui vient de renforcer ses dessertes vers l’Afrique subsaharienne, a annoncé d’autres navettes vers Moscou, tous les mardis, en plus des vols du vendredi. Il n’est pas certain que ces vols seront tout de suite rentables économiquement, mais l’essentiel est ailleurs : il est dans la symbolique d’un affranchissement de la diplomatie algérienne vis-à-vis d’une encombrante tutelle occidentale. Alger entend manifester une liberté totale dans ses orientations géostratégiques…
«Conformément aux décisions des autorités relatives au renforcement du programme des vols internationaux, Air Algérie a le plaisir de vous annoncer qu’une fréquence supplémentaire vers Moscou est rajoutée tous les mardis additivement à celle des vendredis», indique le communiqué de le transporteur national cité par Algérie 360°…
Les vues de Tebboune se voient nettement dans le nouveau programme de vols dévoilés mercredi dernier par la compagnie publique : Des dessertes supplémentaires vers l’Europe, les pays du Maghreb et le Moyen-Orient, mais également – et c’est relativement nouveau – vers l’Afrique (Ethiopie, Congo, Afrique du Sud, Sénégal, Côte d’Ivoire, etc.)…
Le chef de l’Etat algérien avait ordonné en février 2022 la construction d’une route vers la Mauritanie et une ligne maritime vers le Sénégal, l’illustration de ses ambitions en Afrique subsaharienne. Mais Tebboune entend aussi faire route vers la Russie et la Chine, un pari sur un avenir différent des voies occidentales traditionnelles, même si Alger est plus présent que jamais présent en Europe avec un poids croissant dans le marché du gaz, sans parler des liens économiques très solides avec les Américains…
Comme le fait magistralement la Turquie – mais dans une moindre mesure vu la crise économique qui y sévit -, l’Algérie, qui a les moyens de son indépendance économique et financière, peut se permettre d’être pragmatique et d’aller là où ses intérêts le mènent…
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