Tebboune fait une fleur à Macron : Le grand rabbin de France à Alger, d’autres pourraient suivre

Officiellement, aucun représentant des juifs français n’a jamais mis les pieds en Algérie depuis son indépendance en 1962. Et bien les choses vont changer dès demain jeudi 25 août. En effet le grand rabbin de France, Haïm Korsia, accompagnera le président Emmanuel Macron lors de sa “visite officielle et d’amitié” de trois jours en Algérie…

Le chef de l’Etat algérien, Abdelmajif Tebboune, n’a jamais transigé dans son soutien indéfectible à la cause palestinienne et fait tout ce qu’il peut, partout où il le peut, pour barrer la route à Israël. Mais il semble que Tebboune soit disposé à faire une fleur à son hôte de marque, Macron. “L’apaisement des mémoires”, un des combats du président français et les échos positifs du côté d’Alger valent bien une petite inflexion de la part de Tebboune. Le grand rabbin de France n’a pas caché sa joie et son enthousiasme hier mardi 23 août sur France 24.

Haïm Korsia, dont les parents ont vu le jour en Algérie, souhaite que sa venue à Alger permette aux juifs français qui avaient quitté l’Algérie d’«ouvrir une nouvelle page des relations avec leur pays d’origine pour réconcilier la mémoire et visiter la patrie de leurs ancêtres» rapporte ce mercredi ObservAlgérie.

«Je suis très content pour ce voyage en Algérie. Beaucoup de mes amis de la communauté juive à Paris pensent que je vais retourner en Algérie. Mais en fait, je n’ai jamais voyagé dans le pays de mes parents, qui vivaient dans les villes d’Oran et de Tlemcen (…). C’est un retour aux sources et à la lumière. Je vais enfin pouvoir voir un pays dont j’ai tant lu dans les livres et les journaux […] J’ai l’impression de connaître ce pays même si je n’y suis jamais allé. J’ai hâte de le découvrir», a déclaré le dignitaire juif.

Il a ajouté que la communauté juive de France mise beaucoup sur ce signe d’ouverture. «J’ai reçu récemment de nombreuses lettres d’amis juifs exprimant leur grande joie pour cette visite. Ils ont l’impression qu’ils vont voyager avec moi en Algérie (…). J’estime que mon objectif est enfin atteint […] À travers mon voyage en Algérie j’ai l’impression de vivre ce qu’a vécu le Prophète Abraham, qui avait reçu l’ordre de son Seigneur de quitter sa patrie, son lieu de naissance et la maison de son père», a dit le grand rabbin de France.

Il a indiqué qu’il se contentera d’Alger pour sa première visite, faute de temps, «mais à l’avenir, j’irai aussi à Tlemcen et à Oran, où habitaient mes parents». Il se rendra au cimetière juif à Saint-Eugène, aux abords du quartier de Bab El Oued. «L’un des objectifs de Monsieur Élie Korchia, président du Consistoire central israélite de France, est de s’occuper de ce cimetière, car il y a beaucoup de membres de la communauté juive de France qui veulent le visiter», a confié le représentant des juifs français.

Il a fait savoir que de nombreux juifs de France formulent le voeu de voyager en Algérie. «Ce serait merveilleux que les juifs d’Algérie, qui vivent aujourd’hui en France, puissent visiter leur pays d’origine comme le font les juifs du Maroc et de la Tunisie (…). Je tiens à visiter la maison de ma mère et de mon père à Tlemcen, car je ressens tant d’affection pour cette terre et ce pays», a déclaré le grand rabbin de France.

«Nous cherchons l’ouverture et l’échange, à condition que le président Emmanuel Macron et son homologue algérien, Abdelmadjid Tebboune, trouvent une plateforme d’entente entre eux (…). Si les deux chefs d’État se mettent d’accord, tout devient facile. On pourrait par exemple organiser des voyages vers les différentes villes d’Algérie», a-t-il-ajouté…

«Plusieurs parties ont déjà commencé à œuvrer pour le rapprochement de la communauté juive qui vivait en Algérie avec sa patrie d’origine. Personnellement, je suis convaincu que les autorités algériennes œuvrent également dans ce sens et dans le but de réconcilier la mémoire et de permettre aux juifs d’Algérie de retourner dans leur patrie d’origine pour revoir les lumières qu’ils ont connues durant leur enfance et sentir à nouveau les senteurs qu’ils ont enfouies dans leurs cœurs et leurs mémoires pendant de nombreuses années», a conclu Haïm Korsia.

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