De violents affrontements ont éclaté dimanche soir entre les forces de police israéliennes et les membres de la communauté ultra-orthodoxe juive, les “haredim”, à Bnei Brak, à l’est de Tel-Aviv. Ces incidents surviennent après l’envoi par l’armée israélienne de plus d’un millier d’ordres de conscription à des membres de cette communauté, opposée depuis des décennies au service militaire obligatoire.
Selon le journal Yediot Aharonot, les manifestants ont bloqué un axe routier majeur pour protester contre ces convocations, exigeant leur annulation. Ils estiment que ces ordres de mobilisation constituent une atteinte à leur mode de vie et à leurs traditions.
Ce mouvement intervient alors que l’armée prévoit l’envoi de 7 000 convocations similaires dans les prochains jours, une décision validée par l’ancien ministre de la Défense, Yoav Galant, avant son éviction.
La question de l’exemption des haredim divise Israël
Le service militaire est depuis longtemps un point de tension entre l’État israélien et les haredim, qui bénéficiaient jusqu’à récemment d’exemptions massives. En juin dernier, la Cour suprême israélienne a statué en faveur d’une conscription universelle, annulant les dérogations spécifiques pour les haredim. Cependant, une partie du gouvernement actuel milite pour une législation permettant à environ 60 000 membres de cette communauté de continuer à échapper à leurs obligations militaires chaque année. L’opposition, dirigée par Yair Lapid, critique vivement ces tentatives, qualifiant ces projets de “lois de l’évasion”.
Lapid a également appelé à des sanctions économiques et administratives contre les haredim, notamment en supprimant les budgets qui leur sont alloués et en leur refusant l’accès aux passeports israéliens. Ces déclarations alimentent un climat politique déjà tendu.
Un contexte militaire et politique explosif
Ces tensions internes interviennent dans un contexte sécuritaire particulièrement critique pour Israël. Depuis le début de la guerre à Gaza le 7 octobre 2023, le pays subit des morts quasi quotidiennes parmi ses soldats. À cela s’ajoute l’ouverture d’un autre front avec le Liban le 23 septembre dernier, aggravant la pression sur les effectifs de l’armée.
En toile de fond, Israël poursuit son occupation de territoires arabes en Palestine, au Liban et en Syrie depuis plusieurs décennies. Elle refuse toujours la création d’un État palestinien indépendant basé sur les frontières d’avant 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale.
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