La guerre commerciale entre la Chine et l’Union européenne connaît un nouvel épisode. Le ministère chinois du Commerce a annoncé le lancement d’une enquête antidumping sur les copolymères de polyoxyméthylène (POM), un plastique d’ingénierie importé depuis l’UE, les États-Unis, le Japon et Taïwan.
Cette démarche survient dans un contexte de relations commerciales tendues entre la Chine et l’UE, exacerbées par la volonté de cette dernière de réduire sa dépendance économique vis-à-vis de Pékin, notamment dans le domaine des technologies.
Contexte de l’enquête
L’enquête antidumping concerne le copolymère de polyoxyméthylène, utilisé dans diverses industries telles que l’automobile, l’électronique et le médical. Ce matériau, capable de remplacer des métaux comme le cuivre et le zinc, est essentiel dans la fabrication de téléphones, de pièces automobiles et d’équipements médicaux. Selon le ministère chinois du Commerce, l’enquête devrait durer un an, avec une possible prolongation de six mois.
Le dumping, au centre de cette enquête, est une pratique commerciale consistant à vendre des produits à l’étranger à des prix inférieurs à ceux pratiqués sur le marché national. Cette nouvelle initiative chinoise fait écho à des enquêtes similaires menées par l’UE sur les subventions accordées par la Chine à son industrie.
Réactions et antécédents
En avril, l’UE avait ouvert une enquête sur les marchés publics chinois de dispositifs médicaux, suspectant des pratiques discriminatoires contre les entreprises européennes. La réponse de Pékin ne s’est pas fait attendre, accusant l’UE d’adopter une posture protectionniste et de cibler injustement les entreprises chinoises.
Ce nouvel épisode survient après une enquête antidumping lancée par la Chine en janvier sur les eaux-de-vie de vin, dont le cognac, importées de l’UE. Cette enquête avait été initiée suite à une plainte de l’Association chinoise des alcools, accusant l’UE de pratiques de dumping. L’enquête, devant se conclure avant janvier 2025, pourrait également être prolongée en cas de circonstances particulières.
Diplomatie et tensions
La diplomatie n’est pas en reste dans cette escalade commerciale. En mai, le président français Emmanuel Macron avait remercié son homologue chinois Xi Jinping pour ne pas avoir imposé de taxes douanières provisoires sur le cognac français, soulignant l’importance de ce geste dans un contexte de tensions commerciales croissantes. Ce geste diplomatique visait à apaiser les relations tout en protégeant les intérêts économiques français.
Concurrence des véhicules électriques
Les tensions ne se limitent pas aux produits chimiques ou aux alcools. En septembre 2023, sous la pression de la France, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen avait annoncé une enquête sur les subventions chinoises aux véhicules électriques. La Chine avait dénoncé cette enquête comme du « protectionnisme pur et dur », soulignant les risques pour les relations commerciales sino-européennes.
Les experts soulignent l’importance d’une concurrence équitable pour maintenir des relations commerciales stables entre la Chine et l’UE. Les enquêtes réciproques et les accusations de dumping montrent à quel point les tensions commerciales peuvent s’intensifier, affectant divers secteurs économiques.
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