Les relations entre Pékin et Ottawa se tendent davantage alors que la Chine dénonce ce qu’elle qualifie d’hypocrisie du Canada en matière de droits de la personne.
Cette réaction fait suite aux sanctions imposées par Ottawa à huit responsables chinois, accusés de « graves violations des droits humains » à l’encontre des minorités ethniques et religieuses, ainsi qu’à ses préoccupations concernant la démocratie à Hong Kong.
Des critiques réciproques
Ottawa a récemment publié une déclaration dénonçant les détentions arbitraires et violentes des Ouïghours, la répression des Tibétains et des pratiquants de Falun Gong, ainsi que les primes émises par la Chine pour traquer des militants pro-démocratie, y compris des Canadiens. En réponse, Pékin a répliqué en qualifiant ces accusations de « sans fondement » et en imposant des sanctions contre des groupes et militants canadiens défendant les minorités en Chine.
Lors d’une conférence de presse, Mao Ning, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, a déclaré :
« Le Canada n’est pas en position de faire la leçon aux autres en matière de droits de la personne. Aujourd’hui encore, les peuples autochtones du Canada sont toujours confrontés à une discrimination raciale systémique et à un traitement injuste. »
Les droits des autochtones au cœur des reproches chinois
La Chine a intensifié ses critiques, soulignant les défis auxquels sont confrontées les communautés autochtones canadiennes. Pékin a évoqué la discrimination raciale systémique, les disparités en matière de logement et de justice, ainsi que les droits non respectés des peuples autochtones à un consentement préalable et éclairé.
Les médias d’État chinois ont relayé ces accusations, publiant notamment une caricature comparant les lacunes du Canada en matière de droits humains à une maison délabrée, adressant un message cinglant à Ottawa.
L’évaluation des Nations unies
Les Nations unies ont elles aussi examiné les bilans des deux pays. En novembre 2023, un rapport sur le Canada a appelé à une amélioration sur des questions telles que la surreprésentation des minorités dans les prisons et les violations commises par les sociétés minières à l’étranger.
Pour la Chine, le rapport de janvier 2024 a souligné des avancées concernant les femmes et les enfants, tout en exhortant Pékin à garantir les droits des détenus, à respecter les libertés religieuses et culturelles, et à réviser les lois antiterroristes et celles sur la sécurité nationale à Hong Kong.
Un affrontement au cœur des enjeux internationaux
Ces échanges tendus reflètent les divergences fondamentales entre Ottawa et Pékin sur la question des droits humains. Alors que le Canada se positionne comme défenseur des libertés individuelles, Pékin rejette ces critiques, les qualifiant de manipulations politiques visant à servir les intérêts occidentaux.
La confrontation entre les deux pays met en lumière des problématiques mondiales complexes, allant de la répression des minorités à la reconnaissance des droits autochtones, en passant par la gestion des crises diplomatiques et économiques.
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