Maghreb

Tensions France-Maroc : Le RN impose une présidente controversée à la tête du groupe d’amitié parlementaire

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Le Rassemblement National (RN) a obtenu la présidence du groupe d’amitié parlementaire France-Maroc à l’Assemblée nationale française et a désigné Hélène Laporte pour occuper ce poste stratégique.

Une nomination qui suscite de vives interrogations, compte tenu des positions hostiles de la députée envers le Royaume et la communauté franco-marocaine.

Un choix qui interroge les relations franco-marocaines

Le groupe d’amitié parlementaire France-Maroc est traditionnellement un levier diplomatique majeur pour renforcer les relations bilatérales entre les deux pays. Pourtant, la désignation de Hélène Laporte, députée du Lot-et-Garonne, envoie un signal contradictoire à Rabat, alors que les relations diplomatiques entre la France et le Maroc connaissent déjà des turbulences.

Hélène Laporte, proche des cercles les plus radicaux du RN, s’est notamment distinguée en critiquant ouvertement la communauté marocaine en France. En décembre 2022, elle dénonçait la présence des supporters marocains dans les rues françaises après la victoire historique du Maroc contre l’Espagne en Coupe du Monde, affirmant que cela menait à des “scènes de guérillas urbaines” et à un “sentiment d’impunité total”. Des déclarations qui, à l’époque, avaient suscité une forte indignation.

Une diplomatie parlementaire mise à mal ?

La nomination d’Hélène Laporte intervient dans un contexte diplomatique délicat entre la France et le Maroc. En octobre 2024, le président Emmanuel Macron s’était rendu à Rabat pour réchauffer des relations devenues froides, après plusieurs différends sur les questions de visas, d’immigration et de coopération économique.

Or, en attribuant la présidence du groupe d’amitié France-Maroc au RN, la majorité présidentielle a laissé une formation politique historiquement hostile au Royaume s’approprier un poste clé.

Un choix stratégique qui risque d’entraîner des conséquences sur la coopération bilatérale, alors que le Maroc est un partenaire économique et sécuritaire majeur pour la France en Afrique du Nord.

Le RN et la diplomatie : un pas de plus vers la rupture ?

Alors que Marine Le Pen cherche à lisser l’image du RN à l’international, cette nomination pose question sur les véritables intentions du parti vis-à-vis du Maroc. Le RN, qui a souvent prôné une politique anti-immigration stricte, a régulièrement tenu des propos controversés sur les relations franco-marocaines et la présence des binationaux en France.

En acceptant cette présidence, Hélène Laporte devra maintenant démontrer sa capacité à dépasser ses positions passées pour réellement œuvrer au rapprochement entre les deux pays. Mais à Rabat, cette nomination est perçue comme un signal peu amical, renforçant les doutes sur la sincérité de la France dans sa volonté de renouer avec son allié historique.

Reste à voir si cette présidence marquera un nouveau chapitre diplomatique ou si elle précipitera un refroidissement durable des relations entre Paris et Rabat.

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