Pour se faire une nette idée des maux de notre société il faut se rendre dans les lieux censés prendre en charge nos maladies : Les hôpitaux. Aux souffrances physiques des patients s’ajoutent les souffrances psychologiques, par la faute d’une administration et d’un personnel qui ne font rien pour soulager les citoyens. Certains se comportent comme s’ils avaient des bouts de bois devant eux, aucune once de compassion pour ces corps déjà tourmentés. C’est la tranche de vie, la vie réelle, qui a été confiée à “Tunisie Numérique” par une victime des ratés de notre système de santé. Les faits se déroulent aux urgences de l’Institut d’orthopédie Mohamed Kassab, à Ksar Saïd, hier lundi 29 juillet.
Il y a les tourments qui sont tombés sur la tête de la Tunisie après la dite Révolution et pour lesquels le pays ne peut pas faire grand-chose, faute de moyens matériels ; mais il y a aussi les problèmes que les citoyens peuvent aisément résoudre pour peu qu’ils en aient la volonté. Non seulement ceux qui le peuvent ne les résolvent pas mais en plus ils s’ingénient à les aggraver, dans une inhumanité manifeste, un manque total d’amour pour son prochain. C’est ce qui est arrivé à cette dame âgée, victime d’infarctus et qui a attendu toute une journée – depuis 10 heures du matin – pour que son chirurgien daigne se présenter à l’hôpital. Où était-il, que faisait-il ? Mystère.
La vieille dame a dû se résoudre à l’attendre dehors, durant des heures interminables, dans une chaleur étouffante, et ils osent appeler ça “Service des urgences”… Ah, je ne vous l’avais pas dit, la climatisation dans la salle d’attente ne marchait pas. Nous ne savons si la panne était exceptionnelle hier ou si c’est le lot habituel des patients (il faudra qu’on y retourne en catimini pour s’en assurer). Mais ce qui était certain c’est que la salle était une véritable fournaise et la plupart des patients ont été contraints de braver la canicule extérieure, nettement préférable à une salle très mal aérée.
L’horreur suprême pour ceux qui ont des besoins pressants, ce qui arrive forcément avec ces longues heures d’attente : les toilettes pour hommes étaient fermées. Et que font ces braves Messieurs ? Ils se rabattent sur les toilettes dédiées aux femmes. Et vous imaginez bien dans quel état ils les laissent, ce qui met les dames dans des situations indicibles, alors que les hommes au moins ont la possibilité d’aller dans les toilettes des cafés et salons de thé environnants. Mais ils n’y vont pas, comme à leur habitude ils se vautrent dans la facilité…
C’est un petit bout des souffrances que subissent quotidiennement les usagers, à cause de l’indolence et de l’incurie de ceux qui sont payés pour faire un travail qu’ils ne font pas ou peu. Aujourd’hui c’est l’hôpital Kassab mais partout dans le pays les cris et récriminations sont les mêmes. Un Sage m’a dit un jour que le développement n’est rien d’autre que se soucier constamment de l’être humain et de son bien être. Hélas certains font tout pour qu’on s’en éloigne chaque jour un peu plus.
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