La fédération générale de transport, affiliée à l’Union générale tunisienne du travail, a commencé sa mobilisation pour la grève générale prévue dans toutes les entreprises publiques de transport.
La semaine dernière, la fédération générale de transport, à la suite d’une réunion de son organe administratif, a émis une recommandation visant à fixer la date de la grève du secteur des transports par le bureau exécutif du secteur pour protester contre la détérioration des conditions des entreprises de transport et la dissimulation par le gouvernement du plan de restructuration de ses entreprises dans le cadre du programme de réforme économique convenu avec le Fonds monétaire international.
Le transport public en perte de vitesse
Le secrétaire général de la fédération de transport Wajih Zidi a déclaré que le syndicat tiendra une série d’assemblées générales dans différents gouvernorats du pays avec les travailleurs du secteur des transports dans le cadre de la mobilisation générale pour la grève, soulignant que la fédération entend également organiser une marche depuis siège central de l’Union générale tunisienne du travail vers le ministère des transports pour exiger l’ouverture des négociations avec les syndicats pour réformer le secteur et protéger les droits des Tunisiens au transport public.
Wajih Zidi a assuré, par ailleurs, que le ministère des transports induit délibérément les Tunisiens en erreur en fournissant des données erronées sur la flotte de transport, alors que les Tunisiens sont quotidiennement confrontés à des problèmes pour se rendre sur leur lieu de travail en l’absence de bus et de métro, soulignant une baisse de la flotte de bus qui assure le transport dans les grandes villes de Tunisie passant de 678 bus par an en 2021 à seulement 239 bus cette année, parallèlement à la baisse du nombre de rames de métro de 60 à seulement 15 durant la même période.
Selon le secrétaire général la fédération de transport, le parc de bus dans le Grand Tunis était en 2010 de l’ordre de 1213 bus, et la société du Metro disposait de 178 rames. La grève générale est considérée comme la dernière solution vers laquelle pourrait se tourner la fédération de transport, indiquant que les syndicats sont toujours à la recherche de solutions dans le cadre des négociations avec les autorités, mais cette dernière insiste pour fermer toutes les portes du dialogue, dit-il.
Dégradation continue
Depuis des années, le secteur tunisien des transports connaît la dégradation des services due à l’accumulation des dettes et au vieillissement de la flotte, parallèlement à la hausse de la masse salariale compte tenu d’une crise économique qui a rendu impossible la relance de ce secteur vital, qui a poussé de nombreuses entreprises à la faillite.
En 2020, le gouvernement a alloué 100 millions de dinars au ministère des Transports et de la Logistique dans le cadre du projet de loi de finances rectificative pour rembourser les dettes des sociétés régionales de transport, Transtu et la Sncft auprès des fournisseurs, ce qui permettra de réduire les pressions sur ces sociétés.
En revanche, les autorités n’ont pas réussi la restructuration de la Tunisair, puisque les gouvernements successifs ont déjà présenté trois plans de réforme aux conseils ministériels depuis 2012, mais ils n’ont pas été mis en œuvre.
Notons que les sociétés nationales de transport sont parmi celles qui souffrent le plus, depuis des années déjà, du déséquilibre financier dû à plusieurs facteurs notamment la baisse des tarifs affichés qui n’ont pas connu un changement alors que les frais dépensés par ces sociétés sont en évolution continue.
Certaines catégories d’usagers comme les étudiants, les personnes à besoins spécifiques et certaines professions ne payent qu’une partie du ticket ou de l’abonnement, le reste de la somme étant supporté par l’Etat. Sans parler, bien entendu, du resquille. On peut évoquer aussi les itinéraires non rentables mais qui sont maintenus par l’Etat pour fournir un service de transport adéquat dans les régions de l’intérieur du pays et même dans certaines zones urbaines.
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