Economie

Très mauvais pour la Tunisie, après le gel des 300 millions d’euros

Très mauvais pour la Tunisie, après le gel des 300 millions d’euros

Deux posts Facebook dans un intervalle de 2 heures, pour exposer les mêmes griefs américains, c’est assez rare pour être souligné. L’ambassade des Etats-Unis à Tunis a fait fort ce mardi 15 février en postant deux tweets, deux textes courts mais sans équivoque sur tout le mal que Washington pense des orientations actuelles du chef de l’Etat, Kais Saied. Le premier a été épinglé sur la page Facebook, histoire de s’assurer qu’il arrivera à destination – les palais de Carthage et de la Kasbah. Il est vrai que leur contenu interpelle…

Le premier est signé par Ned Price, porte-parole du Département d’État des USA. Il dit ceci : “Nous sommes préoccupés par le décret du président tunisien Saied portant dissolution du Conseil supérieur de la magistrature. La semaine dernière, nous nous sommes joints à des partenaires partageant les mêmes idées pour souligner qu’un système judiciaire indépendant est un élément essentiel d’une démocratie efficace et transparente”.

D’abord un premier enseignement : Non seulement les Etats-Unis se posent des questions, ils sont inquiets mais en plus ils consultent les partenaires et très probablement harmonisent avec eux la réponse à donner face à ce qu’ils considèrent comme des incartades du président de la République. Il est possible de penser que par exemple l’Union européenne (UE) a discuté avec Washington avant de prendre la décision de remettre aux calendes grecques le versement de la deuxième tranche de 300 millions d’euros

Si effectivement les USA et l’UE se sont concertés sur le cas tunisien, il est très probable que d’autres mesures drastiques pour tordre le bras à Kais Saied vont s’abattre prochainement sur la Tunisie…

Que dit le deuxième tweet du Département d’État des USA ? Ceci : Les autorités américaines “ont rencontré aujourd’hui des représentants de la société civile tunisienne pour discuter des récents développements politiques et judiciaires. Nous sommes aux côtés des Tunisiens qui demandent un gouvernement démocratique qui promeut les droits de l’homme et accorde la priorité à l’avenir économique du pays“.

Bon, les premières prises de position du second tweet on les connaissait mais cette remarque sur un gouvernement qui “accorde la priorité à l’avenir économique du pays” ça c’est nouveau. En langage moins diplomatique cela signifie que la Maison Blanche est d’avis que le président tunisien fait tout sauf s’occuper de l’essentiel : l’économie. Et si Washington vraiment pense ça, ce n’est pas bon du tout pour les affaires de l’occupant du palais de Carthage…

Tunis aurait tort de minimiser les coups de semonce américains. Rappelons que les Etats-Unis ont rayé d’un trait le Mali, la Guinée et l’Ethiopie de tous les accords commerciaux au motif qu’il y a trop de coups de d’Etat, de coups de force et trop de déviations graves sur les droits humains. La Tunisie n’en est peut-être pas là, mais il faut reconnaître que le chef de l’Etat ne fait rien pour calmer les inquiétudes des partenaires étrangers, ne s’explique sur rien à part les agendas qu’il a lui-même définis et reste sourd à toutes les alertes, d’ci et d’ailleurs. La Tunisie, qui a désespérément besoin de la main étrangère pour la sortir du trou, ne pourra pas s’offrir le luxe de faire la politique de l’autruche…

 

 

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