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Trump et Vance ont un problème de plus : Leur pire cauchemar campe au Vatican

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Le président Donald Trump a été le premier dirigeant à adresser ses chaleureuses félicitations au nouveau pape, l’Américain d’origine italienne – et même française -, Robert Francis Prevost, qui portera le nom Léon XIV. Si le président américain s’est épanché sur son «excitation» et ce «grand honneur pour notre pays» c’est pour une bonne raison : il veut faire du pape un ami à défaut de pouvoir le mettre dans sa poche. Car le souverain pontife est tout sauf un fan de Trump et l’expression est faible…

Le républicain, ses idées, ce qu’il incarne ne sont définitivement pas la tasse de thé du nouveau pape. La presse commence à exhumer les tirs du souverain pontife en direction de Trump. “USA Today” rappelle qu’en 2015 il avait mis en ligne un lien renvoyant à un éditorial du “Washington Post” : «Cardinal Dolan : Pourquoi la rhétorique anti-immigrés de Donald Trump est si problématique». L’archevêque de l’archidiocèse de New York y fustigeait alors ce «phénomène hideux appelé nativisme défini par l’universitaire et auteur Ray Allen Billington comme “l’antagonisme organisé, blanc et protestant envers l’immigrant catholique”».

L’actuel pape y décrivait les migrants comme «un don à notre nation», dans un pays où «les seuls citoyens dont les ancêtres n’étaient pas des immigrants sont les Amérindiens». Pas plus tard qu’en janvier dernier, sur son compte X, Robert Francis Prevost avait pris position sur les expulsions massives de migrants en situation irrégulière, dont Trump a fait un marqueur des son second mandat…

Le religieux avait repris à son compte un éditorial publié dans la revue “National Catholic Reporter”, lequel s’en prenait notamment au vice-président J. D. Vance. Ce dernier, qui s’est converti au catholicisme depuis 6 ans, avait lâché sur Fox News qu’il y a «un concept chrétien selon lequel il faut aimer sa famille, puis son prochain, sa communauté, ses concitoyens, et ensuite donner la priorité au reste du monde. Une grande partie de l’extrême gauche a complètement inversé cette idée».

Le collaborateur de Trump fait référence à la notion d’«ordo amoris», un «ordre d’amour» qui d’après lui étayait la politique d’immigration du président. «J. D. Vance a tort : Jésus ne nous demande pas de classer notre amour pour les autres», soulignait l’article, phrase que le nouveau pape avait republiée dans son post sur X…

Pour rappel J. D. Vance est le dernier dirigeant que le défunt pape François a reçu. C’était quelques heures avant son décès. On ne sait pas ce qu’ils se sont dit lors de ce très bref entretien, à peine quelques minutes. Ce qui est certain c’est que François ne lui a certainement pas jeté des fleurs. Leur rencontre aurait été électrique si les forces du pape ne déclinaient pas. Mais ce qu’il n’a pas pu faire et dire son successeur le fera certainement, les deux hommes ayant la même orientation idéologique.

Jusqu’en avril dernier, le nouveau pape tirait sur Trump, en ciblant notamment son alliance très polémique avec le très dur président salvadorien, Nayib Bukele. Certes le nouveau patron de l’Église catholique n’a jamais attaqué publiquement le républicain, mais il ne s’est jamais privé de s’abriter derrière les détracteurs du président américain pour dire tout le mal qu’il en pense…

C’est ce qui explique que le cardinal américain n’avait pas l’appui de Trump pour prendre la tête du Vatican, c’est Timothy Dolan qui avait les faveurs de la Maison-Blanche. D’ailleurs les activistes du camp républicain chauffaient déjà la place pour le combat. L’influenceuse complotiste Laura Loomer, qui est dans le cercle du président, avait taxé le nouveau pape de «pantin marxiste au Vatican» et de «never-trumper gauchiste».

Quelque 17% des électeurs républicains se disent catholiques, d’après les données du Public Religion Research Institute (PRRI). Mais Trump ne fait absolument pas partie des chrétiens de coeur, s’il est venu sur ce terrain c’est par pur calcul électoraliste. Les moeurs dissolues du président et ses pratiques n’ont pas une once de religiosité…

La dernière fois qu’on l’a vu publiquement dans une église c’était le 21 janvier 2025, dans la cathédrale nationale de Washington. Il avait été tancé par l’évêque Mariann Budde pour les horreurs qu’il fait subir aux migrants, illégaux ou pas. C’est le genre de chose que certainement le nouveau pape ne passera pas sous silence. L’homme est relativement “jeune”, 69 ans (le plus jeune pape depuis Jean-Paul II, élu en 1978) et il est en bonne santé. On peut compter sur lui pour ferrailler contre Washington.

 

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