Des annulations en cascade après l’annonce de tarifs douaniers
Les tensions commerciales entre le Canada et les États-Unis ont pris un nouveau tournant lundi, lorsqu’un distributeur québécois de fruits et légumes a annoncé l’annulation de plusieurs millions de dollars de commandes passées auprès d’agriculteurs américains.
Cette décision, prise en réaction aux tarifs douaniers de 25 % imposés par Ottawa en réponse aux mesures de Donald Trump, a semé la panique chez les producteurs américains, fortement dépendants du marché canadien.
« On ne peut pas faire affaire avec vous »
Mike Bono, PDG de Services alimentaires Can-Am, qui approvisionne de nombreux restaurants et hôtels, a pris la décision radicale de supprimer toutes ses commandes de melons, agrumes et laitues en provenance des États-Unis.
« On savait que nos clients allaient nous demander n’importe quoi sauf des produits venant des États-Unis », explique-t-il.
Selon Bono, environ 25 % de la production des agriculteurs américains avec lesquels il travaille est exportée vers le Canada. Cette annulation massive a donc eu un effet immédiat sur le secteur agricole américain, où la frustration s’est rapidement fait sentir.
Des producteurs américains en état de choc
Si les producteurs américains s’attendaient à des tensions, ils ont été surpris par la brutalité des annulations canadiennes. Selon Bono, les agriculteurs n’ont pas caché leur mécontentement, dénonçant les conséquences économiques de ces tensions commerciales.
« Ce n’est pas une joke ! Quand on a parlé avec les Américains, ils ne l’ont pas pris. Ils n’étaient pas contents de cette décision [de Trump] et ils nous l’ont dit », confie-t-il.
Avec des produits périssables à écouler, les agriculteurs américains doivent choisir entre jeter leur production, licencier des employés ou brader leurs stocks pour éviter des pertes financières colossales.
Un sursis de 30 jours, mais une confiance ébranlée
Dans l’après-midi, la pression des lobbys agricoles américains a porté ses fruits, et Justin Trudeau a annoncé un sursis de 30 jours avant l’entrée en vigueur des nouvelles taxes. Mais selon Mike Bono, cette décision ne suffit pas à dissiper l’inquiétude :
« Ça va être un 30 jours d’insécurité. Ils ont créé de l’insécurité et de l’incertitude. C’est ça qu’on a senti. »
Des conséquences durables sur le commerce nord-américain
Même si ces mesures sont suspendues pour un mois, le mal est fait : les distributeurs canadiens commencent déjà à chercher d’autres marchés, réduisant ainsi la dépendance aux produits agricoles américains.
« Le monde ne les regardera plus comme des voisins ou un allié avec lui [Trump] au gouvernement. C’est sûr que ça ouvre des portes à d’autres pays. Ils vont en perdre une partie [de notre marché], c’est sûr », conclut Bono.
L’épisode démontre une fois de plus l’impact immédiat des tensions commerciales sur les échanges transfrontaliers, avec des répercussions directes sur les agriculteurs américains et la chaîne d’approvisionnement alimentaire au Canada.
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