A en croire ce témoignage accablant d’un homme d’affaires opérant dans le textile et qui devait décoller ce lundi 4 juin au matin pour une manifestation clé dans le secteur, il n’y a rien de nouveau sous le soleil de Tunisair en dépit des engagements fermes des autorités. Pourtant le chef de l’Etat, Kais Saied, s’était saisi ce week-end du dossier des passagers de Tunisair coincés à l’étranger suite à des ratés dans la maintenance et l’approvisionnement en pièces de rechange. Il avait même reçu dans ce sens le ministre du Transport et avait exigé qu’on soulage au plus vite les souffrances des clients de la compagnie nationale. Il faut croire qu’il faudra beaucoup plus que la simple indignation présidentielle pour guérir le transporteur national de sa montagne de maux…
Ce bunisseman, qui devait mettre le cap sur Paris très tôt le matin histoire d’organiser les stands dans le cadre d’une foire internationale, a confié ceci à Tunisie Numérique :
“Nous devions nous rendre ce matin à Paris pour une foire de la plus haute importance qui aura lieu demain mardi. Aujourd’hui on était censé se rendre en France pour commencer à préparer les stands afin d’entamer directement le travail demain. On a suivi un peu les communiqués de Tunisair qui disent qu’à partir de ce lundi les choses commenceront à rentrer dans l’ordre et qu’il n’y aura plus de retard, etc. Donc le vol d’aujourd’hui en partance pour Paris à 7h40 était censé se dérouler sans encombre. On nous a appris qu’il n’y a pas d’avion, que l’appareil va arriver en retard, vers 9h30 et inch’Allah s’il y a un avion [appréciez le flou artistique !] on voyagera à 12h”, a dit cet homme d’affaires.
A noter que le ministre du Transport, Rabie Majidi, était ce matin sur une radio privée ; il a formulé des gages, pris des engagements, présenté des excuses mais s’est bien gardé de dire que Tunisair n’a pas pu, une fois de plus, tenir ses promesses. Là on parle, tout de même, de centaines de personnes contraintes de se farcir des heures, des jours d’attente, en rade dans l’inconfort des aéroport du monde, quels que soient leurs niveaux d’équipement et qui n’ont aucun interlocuteur pour leur donner la bonne information…
Le talon d’Achille de la compagnie nationale est et restera l’information, la bonne information et à temps pour que les gens s’épargnent ce calvaire qu’on peut facilement éviter. Mais voilà : à l’incurie notable et notoire de Tunisair, au laxisme criminel de son personnel il faut y ajouter ce manque d’humanité qui fait que personne ne se met à la place des voyageurs sinistrés…
“La conséquence immédiate c’est qu’on arrivera très tard en France, on ne pourra pas achever les préparatifs des stands à temps. En plus de ça on avait une réunion avec les acteurs de cette foire, etc. Donc tout ça cause une grosse perturbation, impacte lourdement notre travail. Alors qu’une bonne préparation est clé du succès dans ce genre de manifestation”, a déclaré l’opérateur économique.
“Nous sommes conscients des difficultés de la compagnie nationale, mais nous ce qu’on déplore le plus c’est le manque de communication. A la limite ils auraient pu nous informer du retard ou le fait qu’il n’y avait pas un avion à disposition pour que nous puissions nous préparer en conséquence. Ça nous aurait évité de nous pointer à l’aéroport à 5h du matin pour s’entendre dire sur place ‘Pardon’, il n’y a pas d’avion et s’il y en a un ce sera après 4, 5 heures”, a lâché, dépité, ce businessman.
“La Tunisie ne peut plus dans la conjoncture actuelle s’autoriser à avoir une compagnie aérienne nationale qui se comporte de la sorte. La facture est très salée pour le pays. L’image de la Tunisie est altérée par ces couacs. En dehors des drames personnels il s’agit de la réputation de la nation (…). Inch’Allah il y aura un sursaut de la part de l’Etat, car cette affaire est éminemment l’affaire de toute la nation”, a conclu l’homme d’affaires…
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