Le 6 avril 2000 est une date mémorable dans l’histoire de la Tunisie. Il s’agit du jour du décès du bâtisseur de la Tunisie moderne, Habib Bourguiba.
Célébrant cette date, La Tunisie célèbre aujourd’hui la 21ème commémoration du décès de l’ancien président et “combattant suprême”.
Né le 03 août 1903 à Monastir et issu d’une famille modeste, Bourguiba était porteur d’un projet avant-gardiste. Il avait un long chemin à parcourir pour libérer le pays et instaurer un nouveau système sur tous les plans.
Après avoir suivi des études au collège Sadiki et au lycée Carnot, il a quitté le territoire tunisien pour s’inscrire à la faculté de droit de la Sorbonne à Paris. Son objectif était de découvrir la civilisation colonisatrice et de s’armer intellectuellement contre elle.
A l’âge de 31 ans, Bourguiba revient en Tunisie pour militer à travers des actions partisanes. Un long chemin reste à faire pour instaurer un régime républicain.
Petit à petit, le “Zaïm” commence à voir la lumière au bout du tunnel après que la Tunisie ait réussi à mettre fin au protectorat français et à retrouver son indépendance le 20 mars 1956. Un an après, il est devenu le premier président tunisien défendant l’Etat libre et moderne.
Poursuivant toujours ses aspirations nationalistes, Bourguiba a déclenché une avalanche de réformes plaçant l’éducation et la santé publique au cœur de ses priorités tout en ouvrant un chemin vers l’émancipation de la Femme Tunisienne.
Ceci s’est traduit par la promulgation du Code du Statut Personnel le 13 août 1956, un texte clé qui demeure jusqu’aujourd’hui une fierté nationale. En effet, ce code a posé les fondements de l’égalité hommes-femmes et a aboli la polygamie et la répudiation, via une série de lois progressistes et révolutionnaires pour l’époque.
Bourguiba a ainsi voulu faire rayonner encore plus haut le drapeau tunisien. Une série de rencontres a été lancée au cours desquelles l’ancien président a été honorablement accueilli par les Chefs d’Etat et les responsables étrangers. Nous citons à ce titre sa fameuse visite à Washington en 1961, sa visite au camp de Jéricho (Ariha) en 1965 et sa rencontre avec Ronald Reagan en 1984. Des visites au cours desquelles Bourguiba s’est dévoué corps et âme à faire gagner en prestige la diplomatie tunisienne et à travailler sur l’image du pays à l’échelle internationale.
Pour toutes ces raisons, l’héritage bourguibien demeure omniprésent, 21 ans après son décès.
Etant le politicien et l’homme d’Etat qui a continué à fédérer les Tunisiens 21 ans après sa mort, de nombreux partis politiques au cours de la phase post révolutionnaire ont marqué leurs programmes électoraux en s’inspirant des principes bourguibiste. De ce fait, l’ombre de Bourguiba plane toujours sur la scène politique tunisienne.
Reste à savoir s’ils ont vraiment adopté les idées et le projet de Bourguiba ou s’agit-il juste d’une tentative de manipulation pour décrocher la masse électorale destourienne.
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