Economie

Tunisie – 31% des écoles primaires sont privées d’eau potable

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Alors que le droit à l’eau est un droit humain fondamental, 4 milliards de personnes dans le monde vivent dans une crise aiguë d’approvisionnement en eau potable.

Aujourd’hui, mercredi 1er février 2023, le Forum Tunisie des droits économiques et sociaux (FTDES) a révélé dans un communiqué que 300 000 citoyens sont toujours privés de leur droit à l’eau potable, alors que de nombreux citoyens et régions souffrent de pénurie d’eau, de sa mauvaise qualité et des difficultés d’accès.

300 milles citoyens privés du droit à l’eau potable

En Tunisie, bien que l’article 48 de la constitution garantisse le droit à l’eau, 300 milles citoyens sont privés de leur droit à l’eau potable alors que d’autres souffrent de la pénurie et de la mauvaise qualité de l’eau sachant que la part d’eau par habitant en Tunisie ne dépasse pas 400 mètres cubes par an, tandis que l’Organisation mondiale de la santé stipule que 1000 mètres cubes doivent être disponible au moins.

Le forum déclare que l’absence d’eau affecte négativement la qualité de l’éducation, car aujourd’hui 1415 écoles ne sont pas raccordées aux réseaux d’eau ce qui représente 31% de l’ensemble des écoles primaires en Tunisie dont le nombre total s’élève à 4588 écoles, selon les derniers chiffres officiels.

Aussi, le taux de raccordement varie selon les régions, oscillant entre 28% et 46% dans le centre-ouest, qui est considérée comme la région la moins bénéficiant d’eau potable, alors qu’elle atteint 90% dans la capitale et les gouvernorats côtiers. Cela indique une exacerbation des inégalités au niveau du droit à l’eau, qui se traduit par une croissance des mouvements de protestations, atteignant 634 en 2021.

En conséquence, la situation de l’accès à l’eau est très délicate et nécessite l’adoption de politiques efficaces et des mesures urgentes, dont la première est la nécessité d’approuver le nouveau projet du Code de l’eau afin d’atteindre des bilans hydriques qui assurent la sécurité de l’eau pour le pays et la paix sociale, conclut le FTDES.

La pénurie ne justifie pas le non-respect des droits à l’eau

Rappelons que le Rapporteur spécial des Nations Unies sur les droits de l’homme à l’eau potable et à l’assainissement, Pedro Arrojo-Agudo, a exhorté le Gouvernement Tunisien – lors de sa visite au pays juillet dernier – à améliorer la gestion des réseaux d’eau et à mettre fin à la surexploitation des aquifères dans le pays du fait que ce sont des questions qui deviennent de plus en plus critiques dans un contexte mondial de changement climatique et de la nécessité de garantir à tous l’accès à l’eau potable.

Le Rapporteur spécial a présenté les conclusions préliminaires de sa visite au gouvernement en attendant de soumettre un rapport complet concernant le secteur de l’eau et de l’assainissement en Tunisie avec ses recommandations au Conseil des Droits de l’Homme des Nations unies en septembre 2023.

Arrojo-Agudo a indiqué que « La pénurie d’eau ne peut pas justifier le non-respect des droits humains à l’eau potable et à l’assainissement. Le gouvernement tunisien devrait accorder la priorité absolue à l’eau potable, en réservant la plus haute qualité d’eau disponible aux personnes, indépendamment de la rentabilité d’autres utilisations telles que l’irrigation des entreprises agricoles ou l’exploitation du phosphate ».

« Je suggère de fournir chaque semaine une petite quantité d’eau potable par personne, juste pour boire, aux communautés rurales et aux écoles, afin d’éviter qu’elles tombent malades ou qu’elles soient obligées d’acheter de l’eau chez les vendeurs », a déclaré l’expert onusien à l’issue de sa visite.

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Publié par
Mohamed Ben Abderrazek