L’information était, à peine croyable. 35 concentrateurs d’oxygène ont été acheminés à l’île de Djerba, à bord d’un avion militaire !
Oui… Rien que çà ! On a mobilisé un avion militaire pour le transport de 35 concentrateurs d’oxygène à Djerba. C’est-à-dire qu’on a dépensé, rien qu’en kérosène, des dizaines de fois le prix de ces concentrateurs. Et même si on va nous répliquer que c’était urgent, on ne pense pas que le gain de quatre heures de trajet, la différence entre le trajet par route, et par avion, justifie cette action. Par ailleurs, en termes de fluides médicaux, on ne saurait raisonner autour de quatre heures. Car le fait d’arriver à quatre heures de réserve est, en soi, un crime passible des plus sévères sanctions. Surtout quand on sait que pas plus tard qu’hier, de grandes quantités d’oxygène médical ont traversé le poste frontalier de Ras Jedir, en provenance de la Libye. C’est-à-dire, à une heure de route de l’île de Djerba. Et si on a, tout de même, été dans l’obligation d’attendre l’avion en provenance de Tunis, avec des réserves d’oxygène presqu’à zéro, ceci ne saurait souffrir aucune discussion, et les responsables régionaux et locaux auraient du, au moins, être « remerciés » sur le champ, en attendant des mesures plus exemplaires !
Et de toutes les manières, et quelles qu’en soient les raisons, la Tunisie ne saurait, en aucune façon, supporter de telles dépenses, aussi bien au niveau financier qu’environnemental pour une bricole de 35 concentrateurs, surtout, en cette période de crise, où le moindre dinar devrait n’être dépensé qu’avec la plus grande circonspection. Car, il faudrait avoir à l’esprit que le volume occupé par 35 concentrateurs et leur poids auraient permis leur transport par une simple camionnette légère, et le trajet aurait, à tout casser, duré quatre à cinq heures !
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