Economie

Tunisie : 4,2 milliards de sac plastique finissent chaque année dans la nature

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Une étude du Fonds mondial pour la nature (WWF) estime que l’économie bleue de la Tunisie perd plus de 20 millions de dollars par an en raison des effets de la pollution plastique, rappelle un rapport publié récemment par la Banque Mondiale et intitulé « L’économie bleue en Tunisie, opportunité pour un développement intégré et durable de la mer et des zones côtières : éléments de cadrage stratégique ». 

La pollution du littoral tunisien par les déchets plastiques est visuellement remarquable, particulièrement lorsqu’il s’agit de déchets d’emballages complexes, de produits non recyclables ou encore de produits difficiles à collecter, note le rapport et de ce fait le développement de solutions organisationnelles, financières et techniques viables et adéquates nécessite la compréhension de la situation actuelle en vue d’identifier les aspects qui doivent être maîtrisés pour réduire, voire éliminer la pollution plastique.

Le taux des déchets plastiques mal gérés est estimé à 60%

L’organisation internationale indique que le taux des déchets plastiques mal gérés est estimé en Tunisie à 60%. Ce taux reflète les lacunes du système actuel de gestion de déchets. Ce constat peut permettre d’identifier des problèmes potentiels qui concernent la capacité limitée de la collecte et du traitement de déchets, les lacunes organisationnelles, financières et logistiques des autorités locales, les législations qui ne sont pas toujours adaptées aux besoins de protection de l’environnement, et la technologie existante peu développée et peu maitrisée.

Les sacs à bretelle représentent l’un des problèmes majeurs de la pollution par le plastique en Tunisie, estime le rapport de la Banque mondiale ajoutant que d’après l’étude de la situation actuelle de la consommation des sacs d’emballage à usage unique, le nombre de sacs à bretelles consommés annuellement en Tunisie est de l’ordre de 4.2 milliards par an.

Inaction des autorités

Leila Chikhaoui, ministre de l’Environnement n’a pratiquement jamais évoqué dès sa nomination la question de la détérioration de l’environnement par le plastique et encore moins les catastrophes écologiques qui touchent pratiquement tout le territoire.

La ministre semble, particulièrement, éviter par tous les moyens d’affronter les « lobbies » véreux du plastique qui a envahi tout le territoire et menace désormais tous les écosystèmes ainsi que la santé publique, et n’a jamais travaillé sérieusement pour la mise en place d’un moratoire sur la production des sacs en plastique.

Chikhaoui n’a pas pris la peine également pour mettre en œuvre un plan d’action pour la résolution du problème de la gestion des déchets dangereux, un dossier où l’odeur de la corruption se sent clairement.

Dans ce même contexte, la ministre n’a pas à ce jour ouvert le dossier de la réforme en toute urgence de l’ANGed qui a brillé par son échec dans la gestion des questions critiques de la détérioration de l’environnement. Entre temps, toutes les villes du pays croulent sous les ordures sans que personne ne bouge malgré le risque que plusieurs situations deviendront définitivement irréversibles.

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Publié par
Mohamed Ben Abderrazek