L’affaire a été lancée hier, par le journaliste Mohamed Boughalleb, sur la chaîne radio Shems FM. Il s’agit d’un accident qui a impliqué une voiture de fonction mise à la disposition d’un ministre et qui était illégalement conduite par sa fille. Elle a eu un accident où elle a embouti une autre voiture et complètement détruit la voiture de fonction. Par la suite, les services de son paternel ont essayé de masquer l’affaire qui a vite fait d’embraser le web et les réseaux sociaux en Tunisie. Les tunisiens ont vite fait d’identifier le ministre en question.
Il s’agirait d’un ministre nahdhaoui, très proche de Ghannouchi, pour ne pas dire son chouchou. Il a été appelé à occuper le poste de Secrétaire général du parti islamiste à la place de Zied Laâdhari, démissionnaire.
Maintenant, il reste à savoir si cette affaire va être du pain béni pour Mohamed Abbou, le « Monsieur Propre » du gouvernement, dans la mesure où elle va lui fournir l’occasion d’affirmer son insistance à vouloir faire appliquer la loi et combattre ce genre de comportements. Ou est-ce qu’elle sera, pour lui, un cadeau empoisonné, dans la mesure où il va être obligé de rétro-pédaler, ce qui l’amènera, très probablement à démissionner, encore une fois.
Cela dépendra en grande partie de la position que va adopter le chef du gouvernement par rapport à ce dossier et à ce ministre, soutenu par Ennahdha. Est-ce qu’il va reculer devant l’éventualité d’une confrontation avec les islamistes qui le tiennent en otage, au niveau de la confiance à l’ARP ou va-t-il profiter de cette affaire pour faire d’une pierre trois coups ?
En effet, s’il fait appliquer la loi il va remettre à leur place les nahdhaoui et gagner la sympathie de l’opinion publique, de façon à dissuader les sbires d’Ennahdha de l’attaquer frontalement, du moins. Il va, par ailleurs recharger son capital confiance et sympathie auprès des tunisiens et se forger un soutien social, en remplacement du soutien politique qui lui fait défaut. Comme il va pouvoir rendre un fier service à son protecteur, Kaïs Saïed, en faisant des misères à ses adversaires politiques.
Un dossier brûlant qui ne passera pas sans susciter des vagues et sans laisser de cicatrices !
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