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Tunisie – Affaires et nominations partisanes : Abbou enfonce le clou !

Tunisie – Affaires et nominations partisanes : Abbou enfonce le clou !

Mohamed Abbou, ministre d’État auprès du Chef du gouvernement chargé de la fonction publique, de la gouvernance et de la lutte contre la corruption, a parlé hier lundi 27 avril, sur les ondes radiophoniques comme il n’a jamais parlé…

Il a essayé, par tous les moyens, de dissiper les soupçons qui pèsent sur certains dossiers qui inquiètent les tunisiens et qui se rapportent à son champ d’action de prédilection en l’occurrence celui de la lutte contre la corruption en déchargeant certains de ses collègues, banalisant l’accident qui a impliqué la fille de son collègue chargé du transport et de la logistique, à bord d’une voiture de fonction est encore présente dans l’esprit de beaucoup de tunisiens qui s’entassent dans les transports publics et à qui on demande des sacrifices.

Concernant l’affaire des bavettes, le ministre a été ferme en indiquant  que celle-ci n’est en aucun cas une violation des procédures et ne révèle pas, enquête à l’appui, de corruption ou de conflits d’intérêts et que la gestion de ce dossier, selon ses dires, s’est adaptée à l’urgence des circonstances.

Le ministre n’a pas raté l’occasion d’empiéter encore une fois sur les prérogatives de ses collègues, celui des finances et celui du domaine de l’État et des affaires foncières.

En fait, il a rappelé que les fonctionnaires et les salariés ont fait le nécessaire pour aider à renflouer les caisses de d’État dans la lutte contre le COVID-19 après avoir fait un don « volontaire », à cœur joie, d’une journée de travail.

Le tour maintenant, d’après le ministre, est aux personnes exerçant des activités sans patente (220 milles personnes selon une étude de l’ASCTU) pour contribuer à la lutte contre le COVID-19 en passant évidemment à la caisse. Rappelons que cette catégorie englobe une large frange allant du marchand ambulant au tailleur clandestin dans un quartier populaire, etc.

M. Abbou continue, tout de même, à ne pas évoquer les fortunes amassés par les contrebandiers, disposant de patentes, très bien connus par les services de contrôle financier notamment, la brigade économique, les douaniers, les employés du fisc, les marchands des souks et marchés hebdomadaires dispersés sur tout le territoire national et aussi par les journalistes qui ont mené des investigations, à ce sujet, et qui sont certainement prêts à communiquer les identités des contrebandiers « notoires » qui font la pluie et le beau temps du secteur parallèle et des « marchés » des produits de la contrebande se trouvant à quelques ruelles de son bureau.

Concernant l’éventuelle nomination de deux membres d’un parti politique disposant déjà dans le gouvernement Fakhfekh du plus grand nombre de ministres, de secrétaires d’Etat, de conseillers et autres postes clé, comme étant les prochains conseillers auprès du chef du gouvernement, le ministre a précisé qu’il s’agit d’une proposition tout en rappelant entre autres que le nombre de conseillers dans les gouvernements précédents était de 12 en moyenne alors que l’actuel gouvernement ne dispose que de 5 conseillers et que le nombre atteindra les 12 conseillers, comme s’il s’agit d’un quota ou d’une norme.

Toutefois, il aurait oublié le coût de la pléthore de ministres et de conseillers déjà en « activité » alors qu’il demande des sacrifices aux tunisiens, lui chargé entre autres de bonne gouvernance…

M. Abbou n’a pas manqué d’imagination puisqu’il a indiqué que si on se compare au gouvernement français,  le nombre de conseillers dépasserait les 60!

Bref, si la nomination de conseillers de trop n’est pas exclue, bonne gouvernance partisane exige, faire passer les contrebandiers, fortunes douteuses et assimilés à la caisse de l’Etat semble moins urgente puisque cette caste connue de tous n’a rien payé ou presque des milliards amassés au vu et su de tous depuis des lustres.

Toutefois, le ministre a pleinement le droit à une chance pour mettre à exécution ses promesses de faire payer aux évadées fiscaux, contrebandiers et assimilés leurs dettes d’abord et des sacrifices ensuite. Les prochains jours le prouveront !

 

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