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Tunisie – Affaires sociales : 3.4% du budget de l’Etat pour surmonter la crise ?

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Début avril courant, le Chef du gouvernement a annoncé des mesures sociales au profit des retraités, des familles démunies, des artisans et des entreprises. L’enveloppe allouée, à cet effet, est de prés de 3 milliards de dinars.

En somme, 900 000 ménages sont concernés par les plans d’aide, dont 260.000 familles démunies et ce, sans compter les détenteurs des carnets jaunes, 630.000 personnes selon Elyes Fakhfekh. Il s’agit de citoyens non couverts par la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS).

D’après le Chef du gouvernement, l’aide sociale prévue pour soutenir les ménages démunis et touchés par les conséquences de la crise du Coronavirus est de 200 dinars. Au total, le montant à débloquer par l’Etat, à leur profit, est de 120 millions de dinars.

Il a été annoncé que les 130.000 retraités qui touchent une pension inférieure ou égale à 180 dinars bénéficieront d’une aide de 100 dinars, pour atteindre, de ce fait, 280 dinars.

Le budget du ministère des Affaires sociales pour 2020 montre que les prévisions au titre de cette mission, extrêmement importante, ne dépasse pas 1634.2 millions de dinars soit 3.4% du budget de l’Etat.

Il est à rappeler aussi que le budget en question comporte 207.3 millions de dinars de salaires et concerne, principalement, quatre volets à savoir le travail et les relations professionnelles (24.8 millions de dinars), la sécurité sociale (611.4 millions de dinars), la promotion sociale (907.4 millions de dinars) ainsi que l’immigration et les tunisiens résidents à l’étranger (27.5 millions de dinars).

Il est certain au vu de ces paramètres que la question sociale est complètement oubliée au niveau des politiques publiques de la Tunisie. Cette faille risque d’entraîner de graves crises surtout que l’après coronavirus sera marqué par une grande récession dont les prémices commencent à apparaître.

Les failles de ces politiques, qui sont identifiées dans une étude de l’institut de la compétitivité et des études quantitatives (ITCEQ) élaborée en mars 2017, consistent essentiellement dans la faible création d’emplois décents et l’échec de la réduction des inégalités sociales, régionales et de genre. En outre, une partie de la population tunisienne reste marginalisée et continue à vivre dans des conditions précaires.

La démarche vers une croissance inclusive, selon l’institut, commence par la réalisation d’une croissance élevée et soutenue. Dans ce contexte, l’inclusion sociale désigne une égalité d’accès aux ressources de tous les citoyens. Cette condition permet de répartir la création des richesses entre tous les secteurs d’activités d’une part et d’autre part, de partager équitablement les fruits de la croissance entre tous les individus.

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Publié par
Mohamed Ben Abderrazek