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Tunisie – Aide sociale…l’humiliation des démunis

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Hier, mardi 12 mai 2020, le chef de cabinet du ministre des Affaires sociales a annoncé que le ministère avait allouer une aide sociale aux familles nécessiteuses à l’occasion de l’Aïd al-Fitr, à hauteur de 60 dinars, qui seront versés à partir du 17 mai par voie de mandat.

Le responsable a déclaré que le ministère est en train d’examiner la liste des travailleurs qui ont perdu leur travail en raison de la crise COVID-19, afin de leur octroyer des allocations d’un montant de 70 dinars à l’occasion de l’Aïd Al-Fitr, en plus de subsides en nature que les comités régionaux de solidarité sociale fourniront pour soutenir les familles nécessiteuses.

Il a également précisé qu’au cours de la période précédente, un total de 470 000 appoints sociaux a été attribué, et il s’attendait à ce que le total du deuxième lot qui continue d’être versé atteigne 250 000 voire 300 000 aides sociales, en plus de 32 000 autres renforts accordés aux petites professions libres et les détenteurs de cartes professionnelles à travers la plate-forme “Battinda”.

Au maximum et selon le nombre déclaré des aides sociales qui est d’environ 800 000, l’enveloppe allouée à ces assistances ne peut pas dépasser 60 millions de dinars, en tout et pour tout…

Le même responsable a annoncé que le ministère est en train d’étudier les dossiers reçus des entreprises économiques qui ont arrêté leurs activités à cause du COVID-19 avant le décaissement de l’aide sociale au profit des travailleurs, par virements postaux et bancaires via la plateforme “Help Enterprise”.

Toutefois, l’allocation de très petites sommes d’argent aux familles nécessiteuses par les autorités est devenue banale de l’aveu même des  autorités qui indiquent qu’elles sont conscientes que le montant de l’aide est faible compte tenu de la fragilité des moyens de l’État qui ne permettent pas plus que cela.

Il convient de noter que de nombreux observateurs estiment qu’un nombre important des familles dans le besoin, dont le nombre est difficile à estimer, ne fait pas partie des programmes d’aide et de secours.

Par ailleurs, l’allocation des aides à cette catégorie de nécessiteux obéit à des textes réglementaires remontant à plus de vingt ans, notamment la circulaire du ministre d’État chargé de l’Intérieur et du ministre des Affaires sociales N° 21 du 20 août 1987 relative au programme national d’assistance aux familles nécessiteuses et la circulaire du ministre des Affaires sociales N° 05 du 15 mai 1988 concernant le Programme national pour l’aide des familles nécessiteuses, qui prévoit des allocations mensuelles, qui ont été successivement augmentées pour atteindre, selon la loi de finances 2019, environ 180 dinars par famille.

Au-delà des conditions précaires des familles nécessiteuses aggravées par la crise du COVID-19 que traverse le pays, certains observateurs estiment qu’un soutien aussi dérisoire alloué aux plus démunis ne peut en aucun cas atténuer leur détresse mais renforce plutôt les sentiments d’exclusion et d’humiliation vécus par ces familles dont les conditions de vie sont déjà largement mises à mal par la crise.

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Publié par
Mohamed Ben Abderrazek