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Tunisie – Anouar Maârouf ou le ministre qui sait créer des conflits

Tunisie – Anouar Maârouf ou le ministre qui sait créer des conflits

Les passages tumultueux d’Anouar Maârouf depuis 2016, aux Ministères des technologies de communication et de l’économie numérique et du Transport ont été marqués par beaucoup de vacarme social voire même de conflits, de limogeages aléatoires de cadres qualifiés et expérimentés occupants des postes sensibles.

Aujourd’hui 11 juin 2020, les employés de la Société tunisienne d’acconage et de manutention (STAM) observent une grève dans les ports commerciaux, pour contester le projet de cession du port de Radès, qualifié d’opération « suspecte », opaque et contre la souveraineté économique nationale, selon une déclaration de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT).

Pour mémoire, lors de son passage au Ministère des Technologies de communication et de l’économie numérique, plusieurs conflits sociaux ont éclaté, essentiellement en raison de l’absence de dialogue et de l’affaire largement contestée de la création d’une « Agence de développement du numérique ».

Les cadres et agents du Centre national de l’informatique (CNI) ont organisé en 2018 et 2019 plusieurs mouvements sociaux et ont même porté plainte pour protester contre le projet d’Anouar Maârouf, relatif à la création de cette agence, considérée par les cadre et agents du CNI comme structure parallèle visant dénuer le CNI de ses compétences et missions principales, à savoir, la mise en œuvre de projets numériques nationaux.

Au cours d’une séance plénière, tenue au palais de Bardo fin novembre 2018, certains députés ont accusé Anouar Maârouf de mettre le CNI au service d’intérêts politiques. D’autres ont souligné que plusieurs nominations et promotions partisanes ambiguës ont été enregistrées au sein de l’institution publique.

Fin août 2019, les employés de la Poste Tunisienne ont observé une grève générale suite au refus de Maârouf de mettre en application des accords relatifs aux statuts professionnels et l’amendement de la loi organique régissant l’activité de l’établissement.

Rappelons que Maârouf a aussi déclenché, au début de ce mois, une grave crise à la compagnie aérienne nationale (Tunisair) en déclarant à un site d’information qatari, qu’il ne soutiendra pas financièrement la compagnie pour dépasser la crise du COVID-19.

Les employés de Tunisiar ont décidé de tenir un sit-in de protestation, vendredi 13 juin, devant le siège du ministère du Transport, pour exiger le sauvetage de la compagnie à l’instar des autres compagnies aériennes dans le monde, victimes de la crise sanitaire.

Au-delà des conflits sociaux courants depuis des années, certains observateurs croient que les épreuves de force tout azimut d’Anouar Maarouf avec les cadres et agents des ministères qu’il a chapeautés, ses nominations et limogeages partisans, ses « restructurations » contestées et contestables, seraient l’illustration d’un conflit à peine voilé entre Maarouf et son parti d’une part et l’administration et ses institutions mal gagnées à la cause de ce même parti, d’autre part.

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