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Tunisie : Au-delà du 6 décembre, le couvre-feu sera fatal pour l’économie

Tunisie : Au-delà du 6 décembre, le couvre-feu sera fatal pour l’économie

En dépit de la récession économique sans précédent, le gouvernement reste immobile. Chaque jour a son lot de bizarreries et d’incohérences : réouverture des mosquées, maintien de la fermeture des cafés à partir de 16 heures, horaire administratif et scolaire exceptionnels « aménagés » pour les planqués de l’éducation et de la fonction publique, etc.

Mais les mesures les plus contestées restent évidemment le couvre-feu et l’interdiction des déplacements entre les régions qui durent depuis prés d’un mois et qui ont causé des ravages et une paralysie sectorielle inédite dans un pays plongé de facto dans un marasme économique depuis des années.

Récemment, la banque centrale de Tunisie (BCT) a annoncé une baisse conséquente et continue de la croissance économique au cours du troisième trimestre de 2020 de l’ordre de 6% en glissement annuel.

D’après l’institut d’émission, l’économie tunisienne a enregistré une contraction sans précédent de 10%, en prix constants, durant les neuf premiers mois de l’année en cours. La gestion chaotique de la crise de la Covid-19 sont les principales raisons de cette débâcle.

S’agissant du secteur extérieur, la BCT a souligné que le déficit courant au cours des dix premiers mois de 2020, est estimé à 5,8% du PIB soit 4.9 milliards de dinars ce qui est imputable, principalement, aux retombées de la crise sanitaire sur le volume et la valeur des échanges de la Tunisie avec l’extérieur.

En somme, sur la base du coût d’une journée de travail chômée estimé à 271 millions de dinars et d’après les statistiques de la BCT, l’amputation d’une journée ouvrable de travail en l’occurrence par le couvre-feu et la limitation des déplacements ce qui impacte toute la logistique de production, coûte cher. Le manque à gagner est estimé au moins à 100 millions de dinars par jour.

A la perte terrible de valeur ajoutée, s’ajoute, évidemment, les pertes sèches et monumentales suite des sit-in orchestrés et des journées de « colère » et de revendications « sociales » à gage. Rien que pour redémarrer et contrecarrer les effets néfastes de ces fléaux au niveau des secteurs et des régions, le pays a besoin d’efforts qui dureront des mois voire même des années.

Continuer sur cette cadence de couvre-feu et de mesures restrictives devenues inefficaces et absurdes au-delà du 6 décembre courant, date de la révision de celles-ci, ne peut mener qu’à un coup fatal à l’économie.

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