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Tunisie – AUDIO : Mahdia : La gouvernance locale : les beaux jours du lobbyisme et notoriété de l’Etat en perte de vitesse

Tunisie – AUDIO : Mahdia : La gouvernance locale : les beaux jours du lobbyisme et notoriété de l’Etat en perte de vitesse

La notoriété de l’Etat est, en effet, en perte de vitesse. Depuis que des lumières en politique ont eu l’idée de léguer aux régions et aux communes la gestion des collectivités, l’Etat s’est désengagé de cette responsabilité qui devait être son premier centre d’intérêt et les affaires des citoyens ont été confiés aux élus locaux. Ces élus locaux sont normalement en train de tout faire pour satisfaire leurs électeurs. Or, la réalité est autre.

Du coup, c’est la foire totale, du moins, dans la majorité des régions. Puisque l’Etat est absent et une bonne partie de ceux qui l’ont remplacé sont manipulés, voire commandés par ce qu’on s’est mis d’accord à qualifier d’argent politique.

Dans tout çà, c’est le citoyen qui trinque. Il ne peut plus faire prévaloir ses droits. Il est malmené par les autorités locales qui se dressent contre lui dès que ses intérêts ne coïncident pas avec ceux de leurs « bienfaiteurs ». Le plus malheureux c’est qu’il n’a plus aucun recours, puisque l’Etat et le pouvoir central se sont lavés les mains de ses problèmes.

L’exemple type de cette mascarade nous vient, cette fois, de Mahdia où un citoyen, en désespoir de cause, s’en est remis à la rédaction de Tunisienumérique, dans l’espoir de faire entendre sa voix et recouvrir ses droits.

Ce citoyen se plaint d’un voisin « indélicat » qui a acheté un terrain devant sa villa et qui s’est permis tous les dépassements imaginables en matière de conformité à l’autorisation de bâtir, au plan d’aménagement et aux caractéristiques du quartier. Il n’a pas respecté le taux d’occupation du sol, ni le retrait par rapport à ses voisins, ni la hauteur autorisée.

Sauf que notre interlocuteur n’a pas pu faire prévaloir ses droits face à ce voisin qui serait, selon les riverains l’une des « personnalités influentes » de la ville et qui aurait « dans la poche », la plupart de ses notables. Résultat des courses, notre interlocuteur se trouve avec deux arrêtés de la commune, le premier pour arrêter les travaux et le second, pour destruction de tout ce qui a été érigé illégalement. Deux arrêtés qu’il n’a jamais pu mettre à exécution, depuis déjà un an.

Notre interlocuteur, un citoyen moyen qui a usé sa vie au service de la nation, en tant que fonctionnaire. Quand il a espéré savourer une retraite bien méritée, il n’a pas trouvé cet Etat pour d’aider à recouvrir ses droits. Il ne pouvait pas prévoir que le pays allait être livré à des élus locaux, eux même, contrôlés par « les personnalités influentes » des régions, sans aucun espoir de recours auprès du pouvoir central, trop content de s’être débarrassé de ces tracas qui n’en finissent jamais.

 

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