Tunisie [Audio] Moez Joudi : «L’État tunisien est en quasi-faillite et est menacé de famine, comme c’est le cas au Liban.»

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Dans une déclaration accordée à Tunisienumérique, l’expert en économie, Moez Joudi a affirmé que la Tunisie est actuellement dans un état de quasi-faillite. L’économie tunisienne connait, depuis un certain temps, un budget déficitaire et une croissance économique négative, a-t-il expliqué.

En dépit de tous les avertissements, les gouvernements successifs ont continué à suivre une politique économique basée sur l’emprunt, à un stade où la monnaie locale subit une baisse importante, a-t-il ajouté.

Joudi a aussi souligné que la croissance économique est négative et estimée de -1,7% au cours des trois premiers mois de cette année et qu’elle devrait se situer entre -10 et -11% au second trimestre de l’année.

Des chiffres inquiétants mais néanmoins vrais, selon lui.  Notre interlocuteur a rappelé que même les emprunts de l’Etat faits auprès des banques nationales seront remboursés en devises.

L’État tunisien n’a pas payé les dettes accumulées dans le cadre des marchés publiques, ce qui est une preuve de sa faillite, a-t-il estimé.  L’annonce de  de la faillite dépend du non-remboursement d’un prêt ou à la non capacité de payer les salaires.

Une éventualité qui ne semble pas à écarter, d’après notre interlocuteur, compte tenu des retards réalisés à chaque fois dans le versement des salaires.  L’économiste a aussi estimé que la situation aujourd’hui en Tunisie ressemble à celle du Liban qui se trouve menacé de par la famine.

Les circonstances se ressemblent comme l’explique Joudi : Corruption de la classe politique, et préoccupation des conflits idéologiques et des rivalités politiques au détriment des réformes.

L’expert a déclaré que la classe politique actuelle fait partie du problème, d’autant plus, que certains ministres qui ont causé bon nombre de difficultés, par le passé, sont à nouveau nommés à la tête de l’État.

C’est notamment le cas du Chef du gouvernement Elyes fakhfekh, qui occupait auparavant les deux postes de ministre du Tourisme puis des Finances.

L’économiste a également souligné que la classe politique actuelle n’est pas en mesure de proposer des solutions en raison de son manque d’expérience, d’autant plus que le pays a atteint le point de non-retour.

Commentant l’affaire de conflit d’intérêts et des soupçons de corruption, Joudi a estimé qu’Elyes Fakhfekh a besoin d’une politique de sauvetage.

 

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