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Tunisie [Audio]: Rim Mourali fait une lecture de l’ entretien d’Elyès Fakhfekh

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Dans une analyse de l’interview que le chef du gouvernement a accordé dimanche soir à la chaîne nationale Al Wataniya 1, au sujet des derniers développements de la situation épidémiologique dans le pays et des mesures totales prises par le gouvernement pour faire face au coronavirus émergent, la Secrétaire générale du parti Al Istiqlal, Rim Mourali, a affirmé dans une déclaration ce lundi à Tunisienumerique que, dans la forme de l’entretien, le chef du gouvernement n’a pas démérité, dans la mesure où il a fait preuve d’une bonne maîtrise. Mais, d’un autre côté, il a été émaillé de beaucoup de “procrastination” et “d’arrogance”, qui laissaient deviner, au contraire une absence de maîtrise de la situation.

Mourali a ajouté qu’il a laissé planer de nombreux doutes, comme ceux concernant la commission scientifique qui supervise l’étude de la situation épidémiologique en Tunisie, derrière les décisions de laquelle il se retranche et dont il n’a pas annoncé la composition, comme cela lui a été demandé. Il n’a, par ailleurs, pas révélé la situation sanitaire et le stade atteint par la Tunisie, et a tout fait pour contourner les questions embarrassantes.

Mourali a indiqué que le terme “état de guerre” qui a été utilisé, à maintes reprises, et malgré la noblesse de sa symbolique, a été galvaudé par Fakhfekh au point qu’il est devenu une justification à des soupçons de corruption, soulignant qu’il n’est pas possible de parler de rumeur quand le dossier a fait l’objet d’une enquête judiciaire, en allusion à la suspicion de corruption liée à la transaction des masques de protection, qui a été verbalement attribuée par le ministre de l’Industrie à un député au Parlement qui possède une usine textile. En s’entêtant à couvrir son ministre de l’Industrie, le chef du gouvernement a envoyé un message selon lequel: “Nous lançons la corruption parce que nous sommes en état de guerre… et qu’il n’y a pas de temps pour une guerre contre la corruption”, a-t-elle ajouté .

La Secrétaire générale du parti Al Istiqlal a également estimé que ce qui peut être lu dans l’entretien de Fakhfekh, hier soir, est la présence d’une grande improvisation dans le traitement des dossiers qui préoccupent les tunisiens, comme pour la question de l’éducation. Quand il déclare que le gouvernement n’a pas complètement maîtrisé la situation, comment peut-il affirmer que les cours reprendront bientôt, ce qui peut être considéré comme un risque à faire courir aux élèves, aux professeurs et aux cadres éducatifs. Sachant que cette question dépasse les prérogatives du seul ministre de l’Education et est considérée comme faisant partie des responsabilités du chef du gouvernement.

Mourali a indiqué, par ailleurs, que la question qui a été adressée à Fakhfekh concernant le pèlerinage qu’il a essayé de contourner, est importante, contrairement à ce qui a été perçu par certains. Car l’intérêt de la question réside dans le sort de l’argent des Tunisiens qui ont payé les frais du Haj cette année et n’en ont pas profité et comment il sera procédé au tirage au sort du Haj pour l’année à venir.

Notre interlocutrice a indiqué que Fakhfekh n’était pas clair, mais a plutôt, évité de confronter la réalité, alors qu’il a promis la clarté et la transparence, esquivant de nombreuses questions et n’apportant pas d’informations importantes aux Tunisiens qui attendaient son interview, mais il a plutôt, accru la peur chez un grand nombre d’entre eux.

Mourali a reproché au chef du gouvernement d’avoir ignorer des questions très importantes,  comme celle concernant les tests rapides qui vont être ciblés et le dé-confinement ciblé, dont il n’a pas précisé les modalités. Mourali a conclu que ceux qui ont raté l’interview du chef du gouvernement, hier, n’ont rien perdu. Au contraire, ils ont gagné leur tranquillité. Mourali a signalé que, concernant ces tests rapides importés par l’Etat, les déclarations du chef du gouvernement et du ministre de la Santé Abdellatif Mekki étaient contradictoires, car il y avait ceux qui ont déclaré que ces analyses étaient arrivées, alors que d’autres ont affirmé qu’ils n’étaient pas encore arrivés, soulignant qu’il n’y a aucune précision sur la quantité à fournir, chaque partie annonçant un chiffre différent.

Mourali a rappelé à Fakhfekh que celui qui veut construire le fait avec sincérité et clarté. Elle l’a appelé à être objectif sans vendre des illusions aux Tunisiens, ou dépeindre certains personnages comme des héros, alors qu’ils ne le sont pas, parce que le peuple tunisien a suffisamment d’intelligence pour découvrir les mensonges.Déclaration de Rim Mourali, secrétaire générale du parti Al Istiqlal

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Publié par
Mourad S