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Avec six ministres au gouvernement… Que veut encore Rached Ghannouchi ?

Avec six ministres au gouvernement… Que veut encore Rached Ghannouchi ?

Il faut reconnaitre que le chef du gouvernement désigné, Elyes Fakhfekh, a réussi à mener ses pourparlers, pour former son équipe, de façon à en mettre plus d’un, dans l’embarras. Il a donné l’impression de tâtonner et d’hésiter, il a soufflé le chaud et le froid… Mais, à la fin, il a sorti une liste qui devrait répondre, selon les premières indiscrétions, aux désirs de tous les partis. Bien qu’il y aura beaucoup à redire sur ce gouvernement, dans lequel le meilleur ministre de l’Equipe sortante, René Trabelsi en l’occurrence, n’a pas sa place.

Tous les partis ? Certainement pas, puisqu’à Ennahdha, rien ne plait et rien n’est à la hauteur de ses attentes.

Pourtant, avec six de ses dirigeants de premier rang au sein de l’équipe gouvernementale, Ennahdha devrait être, en théorie, satisfaite. Mais, il n’en est rien. Pourquoi ? Tout simplement, parce que le Cheikh, en plus que toutes revendications, tenait à trouver deux noms dans le gouvernement… Et il ne les a pas trouvés. Il s’agit en l’occurrence de Lotfi Zitoun et d’Anouar Maârouf.

Là aussi, Fakhfakh a su avancer des arguments valables. A savoir, pour Lotfi Zitoun, l’absence de formation technique qui le rendrait performant dans un domaine particulier, d’autant plus que Fakhfekh se rappelle de la période du gouvernement Jebali, quand Zitoun a donné du fil à retordre au chef du gouvernement. Quant à Anouar Maârouf, Fakhfekh a insisté sur la nécessité de mettre un indépendant à la tête du ministère des Technologies, puisque c’est un département qui donne l’accès automatique à des données qui ne devraient pas être à la portée d’un parti, en particulier.

C’est là, où Fakhfekh a mis dans un embarras certain le Cheikh. Car ce dernier voulait s’assurer des services de Maârouf à la tête de ce ministère, justement, pour mettre la main sur toutes ces données. Mais il ne peut pas le dire ouvertement. Maintenant que Fakhfakh a donné cette raison Ghannouchi n’a plus d’arguments à présenter.

Or, pour le Cheikh, il est primordial de se s’assurer les services de ces deux personnes au sein du gouvernement. Zitoun qui saurait mettre une certaine pression sur les décisions politiques, en vue de faire pencher la balance dans la direction que souhaiterait Ennahdha et Maârouf qui lui permettrait d’avoir accès à toutes les datas du pays et des citoyens. Ce qui constitue un avantage certain, pour préparer des élections, notamment.

A présent que Ghannouchi se trouve acculé et n’a pas d’arguments valables à faire prévaloir, il se rabat sur le conseil de la Choura qui va, certainement, émettre un veto sur la formation que va proposer, sous peu, Elyes Fakhfekh. Ce qui donnera l’occasion qu’il faut, au Cheikh d’essayer au dernier moment, d’obtenir ce qu’il veut.

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