Tunisie – Cafouillage à l’ARP. Ghannouchi ne sait plus où donner de la tête

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La crise, somme toute, banale qui secoue l’ARP, suite à un échange d’injures entre une députée d’Ennahdha et la présidente du PDL, Abir Moussi est un premier test grandeur nature, pour la présidence de l’Assemblée, dans la mesure où elle a révélé sa capacité de gérer ces problèmes qui risquent d’être quotidiens, vu de la composition hétéroclite de l’ARP.

Un premier test où Rached  Ghannouchi, conseillé par son neveu et chef de cabinet, a, de toute évidence, échoué.

Ainsi, suite à l’échange de mauvais procédés, entre Jamila Ksiksi d’Ennnahdha et Abir Moussi du PDL, la présidence du parlement a manifestement pris le parti de la députée faisant partie de son bloc. Ensuite, elle fut dépassée par les événements, devant Abir Moussi, tenace et coriace qui a refusé de battre en retraite et a choisi l’escalade, en organisant un sit-in à l’intérieur de l’ARP.

La présidence de l’Assemblée, poussée par ses alliés extrémistes, a essayé d’inélégantes manœuvres d’intimidation, avec les coupures de courant et tout le reste. Comme çà n’a pas marché, non plus, Ghannouchi aurait tenté de passer à la violence, envisageant le recours à la force publique pour faire évacuer Abir Moussi et ses députés de l’ARP. Mais là aussi, il n’a pas réussi à embarquer les agents de la garde présidentielle dans son entreprise illégale.

Ghannouchi, toujours caché dans ses bureaux, a essayé de temporiser, le temps de voir comment çà allait évoluer. Mais les choses semblaient s’envenimer de plus en plus, notamment avec l’entrée en scène de ses alliés dérangeants de la coalition Al Karama qui semblaient être prêts au pire.

Il fallait donc agir et en urgence. Ghannouchi diffusa un premier communiqué pour condamner le tort causé au PDL, une façon détournée et adoucie, de présenter ses excuses à Abir Moussi et aux siens.

Ce premier communiqué n’a, vraisemblablement, pas plu aux députés d’Ennahdha. Ce qui a poussé Ghannouchi a en diffuser un autre, une heure plus tard, pour condamner aussi les torts causés aux députés d’Ennahdha.

Il a enfin clos le bal des communiqués en en diffusant un dernier, dans lequel il condamne tous ces incidents qui ont gêné les travaux de l’ARP et annonçant la soumission d’une ratification du code de l’ARP mettant en place un code d’honneur auquel devraient se soumettre tous les députés.

Cette cascade de communiqués est le meilleur témoin de la fébrilité de la présidence de l’ARP, de son incapacité à gérer les menus problèmes de l’Assemblée. Ce qui n’augure rien de bon quand les choses sérieuses vont commencer et quand il sera question de débats bien plus importants en rapport avec l’adoption des textes de lois et autres taches ardues qui attendent les députés.

 

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