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Tunisie – Chokri Hammouda aggrave son cas en voulant disculper son ministre

Tunisie – Chokri Hammouda aggrave son cas en voulant disculper son ministre

La mise à l’écart du Dr Chokri Hammouda, le directeur des soins de santé de base, de l’équipe qui dirige la riposte à l’épidémie du covid 19, par le ministre Abdellatif Mekki, a soulevé, hier, un tollé général. La plupart des médias ont repris cette information. Et tout le monde était d’accord pour condamner cette décision prise par le ministre et, surtout, son timing, alors que tout le monde est submergé par le travail pour lutter contre l’épidémie du coronavirus, et au moment où le ministère, et le pays, avaient besoin de toutes les ressources pour avoir plus de chance de remporter la bataille.

Suite à ce tollé général, Abdellatif Mekki a, bien, tenté de se disculper de cette grosse bourde, en assurant qu’il n’a pas limogé le Dr Hammouda, mais qu’il l’a, au contraire, promu au grade de directeur général, et que c’était d’un commun accord avec l’intéressé. Mais ces explications n’ont convaincu personne car ce qu’on discutait, c’était le timing de cette décision qui risquait d’ébranler le travail du comité anti covid, de même que ses vraies raisons, car personne n’a été convaincu du fait que le ministre cherchait à combler la vacance à la tête d’une autre direction générale. Et, quand bien même, tout le monde pensait qua çà pouvait attendre.

Mais ne voilà-t-il pas que le Dr Chokri Hamouda se manifeste et annonce à l’opinion publique, probablement pour prendre la défense de son ministre, et prétend qu’il avait discuté de cette mutation avec le ministre et qu’elle s’est faite avec son accord. Une sortie médiatique dont le Dr Hammouda se serait bien passé. Car cette explication de sa part veut dire une chose des deux, sans aucune autre alternative. Et les deux explications sont pire l’une que l’autre.

Premièrement, s’il a voulu opérer cette sortie juste pour plaire à son ministre et le décharger, il avait tort, car cette décision était indéfendable, et le fait d’en assumer une part de responsabilité, va lui faire perdre toute l’estime qu’il a pu gagner auprès des tunisiens, à l’occasion de cette crise. Et il passera, aux yeux de tout le monde, comme quelqu’un qui court derrière les postes et qui se dérobe à son devoir à l’égard du citoyen et de la Nation.

Deuxièmement, s’il a, vraiment, voulu ce poste à l’INEAS, et qu’il a accepté cette mutation à ce moment précis, çà devient encore plus grave. Car, en période de guerre, comme celle où nous sommes, quand un officier quitte son poste sur la ligne de front, pour profiter du confort et du repos d’un autre poste très loin du tumulte de la bataille qui fait rage, çà ne pourrait être qualifié que de « désertion ». Et le déserteur, en temps de guerre, est passible de la cour martiale. Et c’est, malheureusement, cette image de déserteur et d’opportuniste que risque de retenir l’histoire du Dr Chokri Hammouda.

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