La commémoration de la révolution du 14 janvier s’est distinguée, cette année, à l’occasion du dixième anniversaire, par l’absence totale de tout type de manifestation et de festivités. Et ce, à cause ou plutôt grâce, au confinement tombé on ne peut plus, à pic.
En effet, la plupart des observateurs, voire des citoyens pensent que ce confinement aurait été décidé, en grande partie, pour éviter aux dirigeants du pays de devoir affronter la tension et l’exaspération des citoyens, devant la situation socio économique déplorable dont le citoyen attribue, forcément la responsabilité, à la classe politique qu’elle soit au pouvoir ou dans l’opposition.
Pour fuir, donc, la hargne des mécontents, on comprend aisément que les dirigeants se soient sentis soulagés de ne pas devoir faire face aux gens. On s’attendait, tout de même, à ce que les trois présidents, au moins, s’adressent au peuple, à cette occasion, puisqu’ils pouvaient le faire par écran interposé.
Mais il faut croire qu’ils n’avaient rien à dire ni à proposer aux tunisiens, ou qu’ils avaient honte de leur bilan au bout de dix ans. Dix ans au cours desquels, le tunisien a souffert. Il a souffert en silence, en gardant, quelque part, au fond de son âme, une étincelle d’espoir. L’espoir de pouvoir, enfin, récolter les fruits de ses luttes et de ses sacrifices.
Les présidents n’ont plus le courage de continuer à berner les gens. Ce qui serait, en définitive, une bonne chose, si jamais çà se confirme. Car il est temps qu’on arrête les mensonges et qu’on affronte la vérité. Une vérité qui s’est imposée dans toute sa laideur et sa cruauté.
Une commémoration, donc, à oublier et à dépasser, en espérant que le tunisien va pouvoir enfin regarder vers l’avenir, en s’étant libéré du joug de cette classe politique usée et consommée et qui ne trouve même plus la force de continuer à mentir !
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