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Tunisie : Comment devenir un pays défaillant ?

Tunisie : Comment devenir un pays défaillant ?

Le chef du gouvernement, Elyes Fakhfakh a accordé hier dimanche 14 juin, une interview à une chaîne télévisée et à une radio, privées.

Il a évoqué différents sujets d’actualité, politiques, sociales mais surtout économiques.

Le chef du gouvernement a annoncé la victoire de son gouvernement contre l’épidémie Covid-19 avec peu de dégâts, selon son évaluation ,malgré une gestion contestable de la crise, surtout sur le plan économique.

Cependant et sans se rendre compte, le chef du gouvernement a fait passer des messages éloquents qui montrent que la Tunisie est en phase de devenir un pays défaillant, en l’occurrence sur les plans économique et social :

  • Le chef du gouvernement a indiqué que la mesure la plus critique qu’il a eu à prendre est celle du confinement total décrété le 20 mars dernier. Il a révélé qu’il a eu peur d’une crise alimentaire en raison de la fermeture des frontières. Ce qui peut être considéré comme un aveu de la fragilité inquiétante de la sécurité alimentaire nationale.
  • Il a précisé qu’il est contre l’endettement extérieur et a reconnu que la dette extérieure représente 60% du PIB et que le pays est hypothéqué à l’étranger et que sa cotation est des plus faibles.Ce message veut dire, tout simplement, que le gouvernement n’est plus éligible au crédit extérieur ce qui implique sa rentrée dans une phase quasi certaine d’accrochage financier et monétaire.
  • Le chef du gouvernement a souligné que l’Etat doit rembourser 8 milliards de dinars aux fournisseurs publics et que le nécessaire sera fait pour honorer cet engagement. Rien ne prédit, à cet égard, que les entreprises seraient « motivées » pour participer aux marchés publics avec des règlements difficilement encaissable. Un tel message peut mettre fin au partenariat entre secteurs public et privé pour le développement du pays et particulièrement de son infrastructure.
  • Elyes Fakhfakh a parlé de négociations entamées avec l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) pour envisager la question de la révision à la baisse des salaires du fait qu’il y a une vraie menace sur les retraites. Une remise en question de luttes sociales de générations de tunisiens.

Néanmoins, chose intrigante dans l’interview du Chef du gouvernement, est qu’après avoir envoyé des messages contradictoires et peu rassurants, il a invité les investisseurs à venir en Tunisie afin de profiter des avantages du «climat des affaires » !

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