Une source près du collectif Citoyens contre le putsch, qui a préféré garder l’anonymat, a condamné auprès de TunisieNumerique, la mise en scène adoptée hier par Kaïs Saïed et son gouvernement pour empêcher ses opposants de manifester, pour laisser ses partisans, au contraire, battre le pavé et scander les messages qu’il voulait, lui, transmettre.
Notre interlocuteur rappelle, en effet, le scénario adopté hier, qui a commencé par un communiqué publié en milieu d’après midi, pour rappeler l’interdiction des rassemblements et des manifestations de tous genres, soi-disant dans le cadre du respect des mesures de prévention de la pandémie du covid 19. Puis comment, dans un deuxième temps, et très tard dans la nuit, çà a été au tour de Kaïs Saïed, en personne, de se déplacer au siège du ministère de l’intérieur, demandant au ministre et à ses adjoints, de laisser les gens manifester et exposer leurs exigences, entre autres, la dissolution du conseil supérieur de la magistrature. Il a, même, demandé aux forces de l’ordre, de protéger les manifestants « pacifiques » des intrus qui voudraient les infiltrer. Ce qui a été perçu par les opposants de Saïed comme un message d’avertissement, leur intimant de ne pas approcher le théâtre des manifestations.
Notre interlocuteur ajoute que, de toutes les manières, après le communiqué d’interdiction du ministère de l’intérieur en milieu d’après midi les opposants de Saïed ont renoncé à leurs manifestations et l’ont, même, fait savoir à travers les réseaux, et le revirement opéré à l’aube par Saïed ne leur a pas laissé le temps de se réorganiser pour la matinée de ce dimanche. D’ailleurs, et à ce propos, notre interlocuteur s’est étonné de la « réactivité » des partisans de Saïed qui étaient fin prêts, depuis les premières heures de la matinée à la place des martyrs. Il s’est, même, demandé s’ils n’étaient pas briefés depuis le début du fait qu’ils allaient être autorisés à manifester, car il ne pense pas que tout ce beau monde a veillé jusqu’à une heure du matin pour apprendre les nouvelles !
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