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Tunisie – Comment l’Etat refuse les instruments mis en place par l’Etat et néglige la stratégie de l’Etat

Tunisie – Comment l’Etat refuse les instruments mis en place par l’Etat et néglige la stratégie de l’Etat

On assiste par moments en Tunisie à des aberrations qu’on ne risque pas de voir ailleurs. Il faut dire, qu’à ce rythme, on ne s’ennuie sous nos cieux, puisque chaque jour nous apporte son lot de nouvelles absurdités et extravagances.

La nouveauté aujourd’hui nous vient du BNEC, ou bureau national de l’emploi des cadres. Un bureau national qui relève d’un ministère de l’Etat et pas n’importe lequel  puisqu’il s’agit de celui de l’emploi. Un ministère sur lequel reposent les espoirs de tant de chômeurs, diplômés ou pas.

Le BNEC, aux dernières nouvelles et au moment de régulariser la situation de jeunes recrues, se fait payer par les sociétés qui les recrutent. Jusque là, tout pourrait paraître normal. Mais quand est-ce que çà commence à devenir illogique ? C’est quand l’employeur qui s’adresse au dit bureau pour s’acquitter des sommes demandées, bute sur un nouveau règlement, aussi étonnant que contraire à la ligne et à la politique de l’Etat, que ce soit en matière d’emploi des jeunes diplômés, qu’en matière de financement de toutes sortes d’opérations pour lesquelles l’Etat préconise l’interdiction des payements en cash et encourage les opérations bancaires, avec à leur tête, le payement par chèque, puisque cette méthode permet une traçabilité des fonds de la société en question.

En effet, aux dernières nouvelles, le BNEC, du moins celui de Mont plaisir, a décidé de refuser les paiements par chèques bancaires et n’accepte plus que les virements. En d’autres termes, le BNEC refuse de reconnaître le chèque comme mode de paiement, alors que c’est un moyen, non seulement, mis en place, mais en plus encouragé par l’Etat dans le cadre de sa politique de réduire au maximum les opérations de paiement en liquide.

Cela veut dire aussi, que le BNEC n’est pas prêt à suivre la politique de l’Etat pour encourager l’emploi des jeunes diplômés. Car, en se mettant à la place de l’entrepreneur qui voudrait recruter des jeunes et se trouve obligé de laisser ses affaires, pour se rendre à sa banque, effectuer des virement bancaires, alors qu’il aurait été plus simple et aussi sûr pour lui de signer un chèque, on conçoit qu’il soit découragé d’entreprendre de telles démarches. Tant pis pour les jeunes chômeurs!

Nous avons l’impression d’être en présence d’un Etat schizophrène qui, d’un côté encourage les chèques comme mode de paiement pour la traçabilité et et d’un autre interdit d’accepter les chèques dans certaines administrations ou dans ce cas au ministère de l’emploi.

La rédaction de Tunisienumerique a contacté le ministre des Finances Ridha Chalghoum qui a confirmé que l’Etat encourage l’usage des chèques pour toutes les opérations de paiement. Sauf, a-t-il ajouté, que chaque ministère est libre d’appliquer ou pas ces recommandations.

 

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