A la une

Tunisie – Confinement et grogne sociale : Attention aux dérapages !

Tunisie – Confinement et grogne sociale : Attention aux dérapages !

Le confinement sanitaire global décrété par la présidence de la République, pour lutter contre la propagation de l’épidémie de coronavirus a commencé à avoir des conséquences. Mais pas seulement sur l’évolution des chiffres de l’épidémie. En effet, des répercussions qui étaient, somme toute, attendues ont commencé à apparaître un peu partout dans le pays et, notamment, dans les quartiers populaires, sous forme de mouvements de protestation sociale. Des actes spontanés de citoyens qui n’arrivent plus à se nourrir ni à nourrir les leurs. En partie, à cause de la spéculation sur les produits alimentaires et même, les pénuries enregistrées sur de nombreux produits de première nécessité. Mais aussi à cause des problèmes financiers dont se plaignent ces citoyens à cause du confinement, du fait qu’ils ne peuvent plus travailler pour gagner de l’argent et faire vivre les leurs.

Le risque c’est que ces mouvements de grogne sociale sont appelés à se généraliser et à sortir de tout contrôle, si jamais cette situation de misère que sont en train de vivre de nombreux citoyens perdure. Les autorités ont tout intérêt à remédier, dans les plus brefs délais, à cette situation.

Mais il faudra, aussi, faire attention aux nombreux pièges qu’on risque de rencontrer dans le traitement de ces problèmes.

Le premier écueil à éviter est celui de délivrer des aides seulement aux personnes et familles répertoriées comme étant en situation de précarité. Car ceux qui sont en train de protester, aujourd’hui dans la rue, ce sont des ouvriers qui gagnaient tant bien que mal leur vie, et qui pouvaient subvenir décemment à leurs besoins mais qui, à défaut de pouvoir aller travailler, se son, subitement, trouvés dans le besoin. Comme, quand on prend pour exemple, un serveur de café, marié à une femme de ménage, qui se trouvent depuis prés de dix jours, sans aucune rentrée d’argent. Ce sont ces cas là qu’il va falloir cibler.

Le deuxième piège à éviter sera celui de confier l’identification des possibles bénéficiaires des aides sociales à certains agents qui ont été impliqués, par le passé, dans des affaires de suspicion de corruption. Le mieux serait d’appeler les citoyens dans le besoin à se présenter aux bureaux locaux des affaires sociales où on se chargera d’effectuer les enquêtes qu’il faut, avant de les inscrire sur les listes des bénéficiaires.

Troisièmement, la seule solution pour remédier à cette crise sera celle de fournir à ces citoyens des sommes d’argent, puisque la distribution des aides en nature ne sera pas possible dans les conditions actuelles. Cet apport, pour les gens qui sont titulaires de comptes bancaires, de facilités de caisse supplémentaires exceptionnelles, de mille dinars, par exemple, pour leur permettre de se maintenir à flot. Pour les autres, ils pourraient recevoir des aides sous forme de mandats mensuels, le temps que tout cela se tasse.

Ce n’est que de cette façon qu’on va pouvoir désamorcer cette grogne sociale qui menace de déraper si les gens vont continuer à rester dans le besoin.

Que se passe-t-il en Tunisie?
Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!

Commentaires

Haut