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Tunisie – Coronavirus : La nonchalance de l’Etat va nous coûter très cher

Tunisie – Coronavirus : La nonchalance de l’Etat va nous coûter très cher

L’épidémie au coronavirus est en train de faucher des milliers de personnes à travers le monde. Et ce, depuis plus de trois mois. La maladie est partie de Chine pour gagner de plus en plus de pays, sous des latitudes différentes. Tous ces pays ont modulé leur gestion de la crise en retenant les leçons des autres pays touchés avant eux. Ils en ont tiré les conclusions et ont su quelles sont les démarches inutiles, voire nuisibles et quelles sont les attitudes qui ont été payantes et ont permis à certains pays de freiner l’extension de la maladie.

Ce n’est, hélas, pas le cas de la Tunisie, qui a préparé, certes au début, un bon plan de riposte et a été félicitée par l’OMS pour son offensive . Mais cette démarche s’arrêta, comme tous les plans du ministère, dès découverte du premier cas.

Depuis l’apparition de ce premier cas, on a remarqué que le ministère de la Santé s’est trouvé dépassé. Et ce n’est pas sa faute. Car il lui est impossible de gérer, tout seul, cette crise.

Il semble que nos décideurs soient convaincus du contraire, notamment au niveau de certains ministères qui refusent de se sentir concernés par cette opération  surtout, au niveau du palais de Carthage, où son locataire semble prendre tout son temps pour réagir et convoquer le conseil de la sécurité nationale, afin d’arrêter la démarche à suivre, avec la collaboration de tous les secteurs, pour combattre cette épidémie, en s’inspirant des expériences des pays qui nous ont précédés dans la confrontation de ce virus. Cette nonchalance et ce laisser aller risquent de coûter très cher aux citoyens qui vont payer en vies, les querelles entre les éminents politiciens du pays.

Il va, donc bien falloir convoquer ce conseil de la sécurité nationale, pour mettre à jour la stratégie du pays en matière de lutte contre l’épidémie. Il va aussi falloir anticiper et reproduire les dispositions qui ont été prises dans d’autres pays et qui ont donné de bons résultats. Comme, par exemple, l’annulation des prières du vendredi, la fermeture des écoles, l’interruption des voyages de et vers certains pays…

Il faudra que le chef de l’Etat mette, lors de ce conseil, tout le monde devant ses responsabilités, car la lutte contre ce fléau ne pourrait être la seule affaire du ministère de la Santé.

Nous prendrons, ici, quelques exemples pour illustrer quelques actions qui imposent l’intervention de certains ministères :

  • Le ministère de la Santé va devoir affiner son plan et rectifier le tir en comblant les lacunes qui vont, entre temps apparaître, comme les défauts de communication et d’information, la non disponibilité de certains produits.
  • Le ministère de l’Intérieur doit se préparer pour faire face à tout imprévu, et pour gérer des mouvements de foule, voire des opérations de saccage, quand les villes seront vides.
  • Le ministère de la Défense devra se préparer à prendre les choses en mains que ce soit au niveau des frontières ou à l’intérieur du pays, comme il devra se préparer à assurer une certaine logistique qui viendra à manquer pour cause de quarantaine ou d’indisposition de personnels.
  • Le ministère des Transports va devoir se préparer à organiser les déplacements des citoyens, ainsi que les déplacement internationaux, en renforçant certaines dessertes et en en interdisant d’autres.
  • Les ministères de l’Education et de l’Enseignement supérieur devront prévoir un éventuel arrêt des cours, auquel cas, il faudra trouver l’alternative, comme les cours à distance.
  • Le ministère du Tourisme va devoir gérer la crise avec beaucoup de tact, pour dépasser le cap de l’épidémie avec le minimum de dégâts et préparer la reprise à la saison estivale.
  • Le ministère des Technologies de communications aura aussi son lot d’activités pour assurer la continuité des services en période de crise et pour proposer tous types de services à distance, ou en ligne, pour ceux qui ne pourront plus circuler en toute liberté.
  • Le ministère des Finances va devoir se débrouiller pour mobiliser les fonds nécessaires à la prise en charge de la maladie et des malades et faire en sorte d’amortir la crise économique qui en découlera, inéluctablement.
  • Le ministère de la Jeunesse et des sports aura des décisions à prendre dans les plus brefs délais, en rapport avec l’annulation ou le report des compétitions, ou leur tenue à huis clos.
  • Le ministère du Commerce aura la tâche délicate de maintenir un bon approvisionnement du marché en produits de première nécessité, surtout quand on voit l’assaut donné par les tunisiens sur les magasins, depuis hier.
  • Le ministère de la Justice devra se pencher sur l’élaboration d’un plan spécifique pour prévenir la maladie dans les tribunaux, quitte à reporter les procès non urgents et il devra, surtout, penser à ces milliers de détenus qui s’entassent dans les prisons et qui souffrent de promiscuité, de mauvaises conditions d’hygiène et de manque de moyens thérapeutiques.
  • Enfin, le conseil de sécurité devra prévoir la contribution de la société civile pour différentes actions et notamment, l’UTICA qui pourra, par exemple, participer à l’effort national, en fabricant les outils et moyens de protection médicaux et autres matériels de première nécessité.

Ce n’est là qu’un petit aperçu, pour dire que tout ce retard accusé dans la tenue du conseil de sécurité nationale sera hautement préjudiciable au pays et au citoyen. Il ne faudrait, tout de même pas, que le citoyen paie de sa santé et de sa vie, l’incompétence et l’immaturité de ses dirigeants.

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