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Tunisie – Covid19 : ce n’est ni avec l’approximation ni avec le tâtonnement qu’on va pouvoir s’en sortir

Tunisie – Covid19 : ce n’est ni avec l’approximation ni avec le tâtonnement qu’on va pouvoir s’en sortir

La gloire de l’équipe du ministère de la Santé qui a combattu le Coronavirus, le printemps dernier serait-elle en passe de se transformer en un vague et nostalgique souvenir? Çà semble bien être le cas, avec l’accumulation, ces dernières semaines, des contre performances qui ont conduit à une recrudescence de nouvelles infections ayant atteint des chiffres non égalés lors de la première vague de l’épidémie.

En effet, depuis quelques semaines, les membres de la même équipe qui se revendiquait le mérite d’avoir vaincu l’ogre de la Covid et coiffé au poteau les plus grandes puissances mondiales, ne savent plus où donner de la tête et n’arrivent plus à trouver la bonne décision à prendre ni le moment où il faut la prendre.

Du coup, la facture commence à devenir assez salée, en termes de malades et, depuis quelques jours, de décès. Pour se désengager de la responsabilité de cette déroute, les membres de l’équipe Covid du ministère jettent toute la responsabilité sur le citoyen et son indiscipline.

Or, l’indiscipline du citoyen, bien qu’elle soit aussi,en cause de la détérioration de la situation épidémiologique, n’a rien à voir avec les décisions erronées ou intempestives prises en « haut lieu ». Sans oublier, par ailleurs, que le relâchement du tunisien face à l’épidémie est principalement dû aux incessants cris de victoire que ne cessaient de lancer les membres de cette équipe, comme quoi, ils ont littéralement, vaincu le virus.

Les hésitations et le tâtonnement dans la prise de décisions finiront par coûter très cher à la communauté. Nissaf Ben Alaya, par exemple, n’arrête plus de répéter depuis quelques jours, que ses services sont en train de faire beaucoup d’efforts pour circonscrire les nouveaux foyers de contaminations horizontales, alors qu’elle devrait se demander si elle n’aurait pas mieux fait de travailler en amont et si ses décisions hésitantes concernant les conditions d’accueil des résidant tunisiens à l’étranger et leur soumission à des règles de prévention, ne seraient pas en cause dans cette situation. Ceci pour ne citer que ce « petit problème ».

Quant à Mohamed Rabhi, le « Monsieur confinement », il devient évident qu’il n’arrive pas à gérer les flux des arrivants. Pourtant il disait, un certain moment, qu’il n’y avait pas de possibilités d’héberger les personnes suspectes, puisque les hôteliers voulaient récupérer leurs hôtels pour accueillir les touristes ( ! ). Il a dû attendre des semaines durant avant de se rendre compte que le centre Covid+ de Monastir ne suffisait plus à héberger tous les malades. Il a, alors, décidé d’ouvrir un autre centre à Mahdia. Sauf qu’il a choisi un endroit qui ne peut guère héberger plus de 180 patients. Nombre atteint au bout de quelques jours.

On s’est, de nouveau, retrouvé avec la question de trouver où héberger les malades Covid+. Ce qui nous laisse supposer que Mohamed Rabhi n’a probablement pas accès aux données des modélisations et des estimations du ministère concernant le nombre de nouveaux cas à prévoir. A moins  le ministère de la Santé ne dispose pas de ces chiffres. Ce qui est encore plus grave. Car nous ne pourrons jamais nous en sortir avec cette méthode d’approximation et de tâtonnement et en l’absence d’une vraie stratégie d’anticipation!

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