Les chiffres en rapport avec la situation épidémiologique de la Covid-19 à Sfax deviennent, chaque jour, plus alarmants. On est en train de flirter avec des chiffres au niveau d’un pays et non point d’une région.
Le record atteint hier, 523 nouvelles infections et six décès pour la seule journée du 31 décembre, a de quoi inquiéter et laisser perplexe, notamment, devant l’indifférence et l’inaction des autorités sanitaires face à cette hécatombe.
La situation à Sfax devient alarmante. Alarmante de par les chiffres, mais aussi, alarmante de par la panique qui est en train de s’emparer des citoyens.
Les sfaxiens sont affolés par ce pic sans précédant, chez eux. Un pic qui s’accompagne d’une saturation des services médicaux de la région, où il n’y a plus moyen de trouver le moindre lit avec oxygène. La saturation des services de soins dépasse les hôpitaux publics et touche de plein fouet, les cliniques privées de la ville qui sont occupées à des taux maximums, notamment, avec les dizaines de libyens qui y sont hospitalisés et dont un grand nombre sont Covid+.
Les sfaxiens sont d’autant plus affolés, qu’ils redoutent, la très prochaine rentrée des classes. Ils appréhendent cette échéance en nourrissant l’espoir secret de voir les autorités décréter un report du retour en classe. Faute de quoi, nombreux sont les parents qui pensent qu’ils vont devoir retenir leurs enfants à la maison. Du moment que les examens sont passés, ce qui leur donne un moment de répit avant de devoir ramener leurs enfants en classe.
Le pire dans l’histoire, c’est l’indifférence et l’inaction des autorités sanitaires à Tunis, face à cette situation. C’est comme s’il s’agirait de la situation épidémiologique d’un pays d’Amérique Latine, qui ne les regarde guère.
Les autorités vont, certainement, expliquer les chiffres obtenus il y a deux jours, par la campagne de dépistage massif grâce aux tests rapides, pendant laquelle pas moins de 500 tests ont été pratiqués et qui ont révélé près de 20% de cas positifs. Mais cette excuse est bien ridicule, puisqu’elle confirme la mauvaise stratégie suivie par le ministère de la Santé.
Le ministère rechigne, en effet, à opérer des campagnes de dépistages en masse, pour ne pas effrayer les citoyens avec des chiffres trop élevés, les laissant jouir d’un faux sentiment de sécurité. Ce qui les pousse, inéluctablement, vers le relâchement et le non respect des mesures de prévention. Ils auront raison, du moment qu’il n’y a rien d’alarmant et que la situation semble stabilisée, ne se doutant pas qu’on leur cache l’amère réalité.
Maintenant que cette réalité est là, toute crue et hideuse, les citoyens se retrouvent démunis et, en même temps, privés de toute possibilité de soins, avec des hôpitaux et des cliniques saturés.
Les responsables sont incroyables, en plus, avec leur manie d’ouvrir les frontières à tous les coups et de laisser les citoyens assumer la responsabilité de ces erreurs.
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