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Tunisie – Covid19 : Le temps est à l’évaluation et au renforcement des capacités

Tunisie – Covid19 : Le temps est à l’évaluation et au renforcement des capacités

Maintenant que le plus gros de la vague est derrière nous, quoiqu’en disent les récalcitrants, il est temps de passer au chapitre d’après, dans la gestion de la pandémie.

C’est bien beau de dire et de se dire que nous avons pu passer, avec brio, le cap de l’épidémie avec un minimum de dégâts. Il ne s’agit pas de s’endormir sur ses lauriers et de lâcher prise.

Il faut savoir qu’on a, cette fois-ci, bénéficié de la clémence des Dieux, dans cet épisode, en héritant d’une courbe épidémiologique plutôt plate. Ce qui a permis de dépasser la phase aiguë sans avoir à déplorer un dépassement, voire un effondrement, de notre système de santé qui est, faut-il le rappeler, très insuffisant et en piteux état. Il n’est pas acquis que cette aubaine va revenir à tous les cas. Et des cas, il faut s’attendre à en avoir, un tas. Si cette courbe a été aussi clémente, ce n’est, certainement, pas grâce à la stratégie adoptée par le ministère de la Santé, ni au « sens de la responsabilité » des citoyens, en matière de respect des dispositions prises par l’Etat. Car tout le monde a pu constater les insuffisances de l’une comme de l’autre. Mais elle est le résultat de facteurs propres à la population tunisienne, qu’on gagnerait d’ailleurs à identifier, pour pouvoir les renforcer encore plus.

Si certaines prévisions, d’ailleurs très prisées par notre élite scientifique, annoncent un retour du Covid à l’automne prochain, il va falloir s’y préparer dès maintenant et surtout, ne pas dire après, qu’on a été pris au dépourvu. D’autant plus que si le virus se pointe en automne pour un deuxième round, il sera, forcément, accompagné de quelques uns de ses frères d’arme, comme la grippe saisonnière, la gastro ou la rougeole. Donc, çà ne sera pas du tout, une partie de plaisir. Il faudra à tout prix éviter d’aborder une nouvelle alerte sanitaire avec un handicap semblable à celui avec lequel nous avons dû faire face au Covid19.

Maintenant que la phase aiguë est passée, l’heure est,  pour le ministère de la Santé, à l’évaluation, de préférence objective, de l’action effectuée, en détecter et identifier les insuffisances, pour essayer d’en tirer les leçons qu’il faudrait retenir pour les prochaines alertes.

Toute la stratégie de lutte, ainsi que sa mise en application doit être évaluée et décortiquée sous toutes ses coutures. Il faudra évaluer la disponibilité du personnel soignant, du matériel requis, des médicaments, ainsi que des outils de diagnostic et de dépistage. Comme il faudra revoir en vue de l’optimiser, la façon dont a fonctionné la coopération avec les autres intervenants comme les autres départements de l’Etat et les composantes de la société civile.

Faut-il rappeler qu’entre temps, la situation a changé, par rapport à ce qu’elle était deux mois en arrière. En effet, beaucoup de matériel médical a été soit acheté soit offert, il en est de même pour le parc automobile et pour d’autres registres. D’où l’absolue nécessité d’opérer un inventaire précis des acquis. Et surtout, faire de sorte que ce nouveau capital ne soit pas « égaré » quelque part entre une alerte et celle qui suit. Il ne faut pas oublier que c’est ce qui s’est passé après l’alerte de la grippe porcine pendant laquelle le ministère de la Santé a démultiplié ses capacités en lits de réanimation, ainsi qu’en machines de ventilation artificielle, qui ont été perdus de vue et n’ont pas été retrouvés au début de cette épidémie.

Ensuite, il va falloir revoir la distribution de ce matériel sur les régions et les différentes structures de santé, à la vue des besoins qui ont éclaté au grand jour à l’occasion de l’alerte actuelle. Et il en est de même pour le personnel soignant et même, les possibilités de renfort de la part du secteur sanitaire privé. C’est, seulement, au prix de cette évaluation et réparation des défauts que la Tunisie pourra prétendre avoir eu une expérience heureuse avec cette épidémie.

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