Tunisie – Covid19 : Un scandale d’Etat : Çà bloque dès que çà devient sérieux

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Ce qui s’est passé, ces dernières 24 heures du côté de Médenine et de Djerba, ne pourrait pas être qualifié autrement. C’est un scandale d’Etat et un signe avant coureur de son effritement.

En effet, après la triste anecdote des malades issus de Djerba et dont le personnel de l’hôpital de Médenine a refusé la prise en charge, leur fermant les portes de l’hôpital, pour les abandonner à leur triste sort, sachant que de là où ils viennent, ils ne pourraient qu’attendre une mort qui s’annonce dans des douleurs atroces.

Cette anecdote laisse, en effet, appréhender l’effritement de l’Etat, quand une ville, après avoir obtenu l’aide de l’Etat pour équiper son hôpital, refuse d’en faire bénéficier les citoyens en détresse des autres villes, même s’ils sont de la même région. De là à voir apparaître des Emirats qui se détachent de l’Etat et qui entendent évoluer tout seuls, il ne reste pas grand-chose.

L’effritement de l’Etat devient évident lorsque le syndicat se met contre l’Etat, dans une situation de guerre, ce qui risque de faire échouer tous les efforts consentis par le pays dans la lutte contre ce fléau et provoquer une flambée meurtrière de l’épidémie dans le pays. Ce type de comportement a un nom à ce que l’on sache: c’est « de la haute trahison ». Ceux qui ne réagissent pas face à cette aberration sont forcément  complices de haute trahison.

Il s’agit d’un scandale d’Etat, quand le ministre chargé de mener la guerre contre la pandémie ne réagit justement pas à ce comportement illégal, assimilable à de la piraterie. Abdellatif Mekki n’a en effet, quasiment pas réagi face à ses subordonnés, par peur certainement de se mettre sur le dos leur puissant syndicat. Et si Abdellatif Mekki s’intéresse beaucoup plus à sa relation avec le syndicat qu’à sa mission à la tête du ministère et à la santé des citoyens dont il est, en théorie, responsable, il a ses raisons qui commencent à devenir évidentes.

Quand un ministre ne peut pas mettre en œuvre les décisions prises au niveau de son département, on est, effectivement, en plein scandale d’Etat. Puisque ce ministère qui a brillé par ses décisions et ses propositions anticipées et saluées par tout le monde et qui a brillé par la fréquentation de ses cadres des plateaux TV et autres médias, pour détailler leurs théories, se trouve, maintenant, incapable de mettre en œuvre ces théories et ces décisions. Or, on ne peut pas gagner une guerre sur le papier. Il faut ajouter aux paroles, les actions, pour espérer y arriver.

Entre temps, l’île de Djerba et ses habitants sont pris en otage de la cupidité et de l’ignorance de leurs voisins du continent et de l’incompétence de leurs dirigeants. Les djerbiens sont abandonnés à leur sort, alors qu’ils ont tous les droits, au même titre que les autres citoyens. L’Etat est dans l’obligation de les aider et de les prendre en charge. S’ils n’ont ni les moyens techniques ni humains pour se faire traiter sur place et qu’aucune autre région ne veut accepter leurs malades, il est du devoir de l’Etat de pallier à çà,dans les meilleurs délais.

Surtout que la solution existe et est bien rodée. Mais il semble que l’élite actuelle l’ignore et n’en a jamais entendu parler. Bien qu’on ait eu, un moment, une pointe d’espoir quand le président de la République a convoqué les cadres médicaux de l’armée. Un espoir qui a vite déchanté, puisque le président s’est contenté de regarder un topo sur la situation, sans plus.

C’est à désespérer ! N’y a-t-il pas quelqu’un dans la barque pour leur dire que l’armée, justement, est rodée à l’intervention sur l’île de Djerba ? Et qu’elle dispose, même, d’un hôpital entier qu’elle déploie chaque année, sur place, à l’occasion du pèlerinage d’El Ghriba ?

N’y a-t-il personne pour dire qu’au lieu d’envoyer les meilleurs médecins militaires tunisiens en Italie, il aurait mieux valu les affecter à l’hôpital de Djerba ou à un hôpital de campagne militaire à dresser sur place ?

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Saber .