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Tunisie: Création de 4 mille postes d’emplois, seulement dans le secteur agricole, l’année dernière.

Tunisie: Création de 4 mille postes d’emplois, seulement dans le secteur agricole, l’année dernière.

Les données d’une étude de l’école de politique appliquée de l’Université de Sherbrooke au Canada montrent que le taux d’emploi dans le secteur agricole en Tunisie a baissé de 28% durant la période 1991-2018.

D’après l’étude, la moyenne annuelle du taux en question sur la période est de 18.25%. Par ailleurs, les chercheurs de l’université estiment, sur la base des données statistiques, qu’en 2025, le taux d’emploi devrait osciller autour de 14.77%. Cette prévision présente, selon leurs évaluations, un niveau de fiabilité très élevé puisque les valeurs ont une structure linéaire et les coefficients de corrélation et de détermination, à ce titre, sont hautement significatifs.

Sur un autre plan, les derniers chiffres publiés par l’agence de promotion de l’investissement agricole (APIA) révèlent que le nombre de postes d’emplois créés dans le secteur en 2019, ne dépasse pas 4551. Ceci veut dire, tout simplement, que le secteur agricole en Tunisie ne génère presque plus d’emplois.

La situation s’explique largement par le fait que l’investissement agricole dans le pays est très bas faute de financements adéquats et ce, en l’absence d’une stratégie nationale pour développer le secteur, malgré sa haute valeur ajoutée et sa contribution importante aux recettes des exportations. Faut-il rappeler que durant les trois dernières années, la gouvernance du secteur était désastreuse.

Il est à indiquer que d’après l’APIA, les investissements approuvés (non nécessairement réalisés) ont atteint, au cours des onze premiers mois de l’année 2019, une valeur de 520.4 Millions de Dinars (MD), contre 559.3 MD au cours de la même période de l’année 2018, enregistrant ainsi une diminution de 26.5% en terme de nombre et de 6.9 % en terme de valeur.

Les investissements approuvés engendrent, selon l’agence, la création de 4551 emplois permanents, dont 307 dédiés aux diplômés de l’enseignement supérieur.

Côté financement, 79 prêts fonciers, seulement, d’une valeur de 8.1 MD ont été approuvés.

Rappelons que selon le rapport de synthèse sur l’agriculture en Tunisie élaboré en 2019 dans le cadre du programme d’appui « ENPRAD – Programme du voisinage européen pour l’agriculture et le  développement rural » financée par l’Union Européenne, la part des investissements dans le secteur de l’agriculture et de la pêche en Tunisie (Formation Brute de Capital Fixe) représente près de 7 % de l’ensemble des investissements publics et privés depuis 2010.

Le rapport indique, que la répartition des investissements par type d’intervenants montre une stagnation des financements privés. Ces participations sont consacrés, principalement, à l’acquisition du matériel agricole et à l’exécution de projets dans l’élevage et l’arboriculture.

Cette stagnation des investissements privés semble liée à des contraintes structurelles (la situation foncière des exploitations) et conjoncturelles (coût élevé à l’importation), aux rigidités caractérisant le processus d’octroi des crédits bancaires, aux coûts du capital et du travail. Les entrepreneurs privés sont également confrontés à des problèmes d’insécurité qui impactent négativement l’engagement dans le secteur agricole (vol de bétail et détérioration du matériel destiné à l’irrigation).

Ainsi, il est clair que le secteur agricole souffre d’une grande marginalisation et de l’absence de politique de développement durable. Ceci menace sérieusement sa pérennité et par conséquent la création de la richesse et de la croissance économique du pays.

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