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Tunisie-audio : Crise entre Carthage et la Kasbah : Slah Eddine Jourchi explique les répercussions

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L’analyste et militant politique, Salah Eddine Jourchi, est revenu, ce jeudi 24 septembre 2020, dans une déclaration à Tunisienumérique, sur la crise politique entre les deux chefs du pouvoir exécutif. Cette crise qui a commencé quelques jours après la désignation de Hichem Mechichi pour former le gouvernement, semble s’aggraver et devenir flagrante, surtout, après la déclaration de la présidence de la République selon laquelle le chef de l’Etat, Kais Saïed rejette la nominations de personnes affiliées à l’ancien système en tant que conseillers au gouvernement.

De même, Jourchi a déclaré que ce que le président de la République avait annoncé pourrait accentuer la crise entre lui et le chef du gouvernement, notant que le plus grand problème aujourd’hui est de savoir comment gérer une chamaille pareille. L’analyste a, dans cette optique, rappelé que le chef du gouvernement dispose d’un ensemble de pouvoirs constitutionnels et que le chef d’Etat n’a pas le droit d’intervenir concernant les nominations des conseillers gouvernementaux.

Il a aussi souligné qu’il est nécessaire de prendre en considération, dans de telles situations, l’image de l’Etat en tenant compte de la relation entre la présidence de la République et celle du gouvernement, tout en veillant à ne pas limiter les pouvoirs du chef du gouvernement.

Notre interlocuteur a également précisé que Hichem Mechichi se trouve aujourd’hui devant deux options: soit aller jusqu’au bout de sa décision relative à la nomination de ses conseillers, et dans ce cas il doit expliquer à l’opinion publique que son choix ne nuit pas à l’Etat et prime l’intérêt supérieur d’autant plus qu’il ne repose sur aucun favoritisme. Soit il renonce à cette décision et essaie de trouver une formule diplomatique pour restaurer les relations avec la présidence de l’Etat.

Dans le même contexte, Jourchi a affirmé que ce qui s’est passé aura plusieurs répercussions dans les prochains jours sur la relation entre les deux chefs du pouvoir exécutif. Il a ajouté que cela créera une atmosphère tendue qui affectera le travail du gouvernement et de l’État au moment où le pays traverse une crise socio-économique profonde. D’où la nécessité d’essayer de la dépasser, a-t-il précisé.

Par ailleurs, Jourchi a estimé que le chef du gouvernement ne cherche pas à approfondir la crise et pourrait essayer, dans la prochaine période, d’absorber la colère de la présidence de la République et de ramener les choses à la normale dans le calme. “On le découvrira dans les jours à venir, selon ses dires.

Jourchi a affirmé que constitutionnellement les nominations font partie des responsabilités du chef du gouvernement mais l’intervention du président de la République émane du fait qu’il se considère ” responsable de la protection de l’État contre les personnes accusées de la mauvaise gestion, a-t-il estimé.

Pour conclure, notre interlocuteur a indiqué que l’absence d’une la Cour Constitutionnelle est derrière cette crise, soulignant que l’instauration de ladite Cour réglerait ce genre de problèmes.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Publié par
myriam mbarek